
On a pu entendre que La Petite Dernière, troisième film d’Hafsia Herzi, bien qu’empreint du naturalisme d’Abdellatif Kechiche, se dressait contre son cinéma. Avec le sous-entendu que le geste de l’une vaudrait mieux que l’autre. En gros : que l’élève dépasserait le maître. De ce postulat peut poindre la tentation des comparaisons, de l’inventaire des similitudes et des différences. De Kechiche, donc : des personnages à l’opacité psychologique, qui résistent à l’archétype, à l’attrait du schématisme ; une observation des dessous des regards et de la parole ; un certain goût pour la peinture. Contre Kechiche : une pudeur du regard vis-à-vis des corps et des sujets filmés, une préférence pour le verbe par rapport à la chair directement scrutée, soit le choix du détour quant au traitement du désir et du sexuel.
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