
Inédit en France, Starlet, quatrième film de l’américain récemment palmé d’or, contient tout l’art du cinéaste : une qualité d’observation inouïe couplée à un attrait pour les franges marginales de l’Amérique. Avant les flamboyantes prostituées africaines-américaines transgenres de Tangerine, avant la strip-teaseuse et mère célibataire de The Florida Project, Sean Baker s’imposait déjà comme l’auteur d’un contre-récit du rêve américain. De banlieues délaissées en motels miteux, son œuvre dresse en effet peu à peu le portrait des laissé·es-pour-compte du libéralisme sauvage qui règne sur le pays de l’oncle Sam, en évitant adroitement à la fois l’écueil du misérabilisme et celui de l’angélisme.
Continuer à lire … « Starlet »