
Lee Israel a écrit quelques biographies à succès mais son apparence peu soignée, son alcoolisme indéniable et sa préférence des chats aux êtres humains ne font pas d’elle la star littéraire du moment. En manque d’inspiration mais en besoin croissant d’argent, elle décide de forger d’anciennes correspondances épistolaires de célébrités littéraires. Elle rédige et vend ainsi des centaines de fausses lettres provenant aussi bien de Noël Coward que de Fanny Brice, en passant par Dorothy Parker.
Après l’excellent The Diary of a Teenage Girl, Marielle Heller réalise un deuxième film tout aussi drôle et intelligent basé sur l’oeuvre (Can you ever forgive me?) de cette écrivaine singulière. Comme dans son film précédent elle tire d’une situation excentrique une universalité touchante. Sa mise en scène de personnages défectueux mais flamboyants lui permet d’éviter le mélodrame pour une représentation nuancée de l’humanité. Elle compose alors des portraits marqués par cette dualité : un humour cru et une sensibilité fine. Ce parallèle s’exprime remarquablement bien à travers les performances des deux acteurs principaux Melissa McCArthy et Richard E. Grant. Le film possède un rythme enjoué et un charme intimiste propre au monde du cinéma indépendant américain et aux créations de sa réalisatrice. Avec la mise en scène subtile d’une histoire étonnante, Marielle Heller nous permet de suivre avec plaisir ce duo de personnages inédits dans un Manhattan aux teintes de cartes postales anciennes et jaunies.
Les Faussaires de Manhattan / De Marielle Heller / Avec Melissa McCarthy, Richard E. Grant / Etats-Unis / 1h46 / Sortie le 31 juillet 2019.
Une réflexion sur « Les Faussaires de Manhattan »