
La Casa de Papel est certainement l’une des meilleures surprises de ce début d’année. Créée par Álex Pina, la série met en scène un braquage, à priori, impossible : celui de la Fabrique Nationale de la Monnaie à Madrid. La série espagnole diffusée à l’origine sur Antena 3 est désormais disponible sur Netflix, où elle fait déjà un carton. Ses combinaisons rouges et masques de Dalí sont rapidement devenus les symboles d’un événement culturel mondial dans le paysage télévisuel.
L’intrigue balance équitablement et astucieusement huis-clos et scènes en extérieur. La série installe un rythme efficace, implacable. Son allure effrénée ne prend pourtant jamais le dessus sur la qualité de son écriture. L’œuvre d’Álex Pina est une pépite pour tous amateurs de films ou séries de braquage et d’évasion. À l’image de son protagoniste, le Professeur, le show runner semble avoir étudié tous les dénouements possibles et imaginables pour nous livrer une première saison impeccable. Loin des normes télévisuelles habituelles des séries d’action du même type (si ce n’est un casting qui ressemble parfois à un concours de beauté) La Casa de Papel ose tout. Sa construction astucieuse, lui permet de rester imprévisible jusqu’au dernier épisode. Huit braqueurs enfermés ensemble, bien exploité, ce contexte s’avère parfait pour susciter l’affection et l’attachement du public. Pari gagné pour La Casa de Papel. On se prend aisément au jeu et se délecte des différentes relations qui se tissent au sein du groupe : il y a ceux pour qui on se prend d’affection et ceux que l’on aime détester. Le choix d’acteurs peu connus du public est de plus parfaitement adapté. Non seulement car ils s’avèrent tous extrêmement talentueux mais surtout car ils peuvent ainsi disparaître entièrement derrière leur personnage. La casa de Papel a donc tout juste dans cette première saison mouvementée. Une fois qu’on met les pieds dans l’enceinte de la Fabrique, on ne veut plus en sortir.
La Casa de Papel / Créée par Álex Pina / Avec Úrsula Corberó, Itziar Ituño, Álvaro Morte, Jaime Lorente, Pedro Alonso / Espagne / 15x45mn / 2017.