
Une mère divorcée entraîne son fils dans un périple à cheval, au Kirghizistan. Elle aimerait que ce voyage les rapproche, même si l’adolescent, opiniâtre et violent, n’y met pas du sien. Bientôt, ils se confient et leurs regards changent, amorçant la possibilité d’une réconciliation.
Après avoir raconté la discorde entre une mère et ses deux fils dans Nue Propriété (2006) ou celle d’un couple en séparation dans L’économie du couple (2016), Joachim Lafosse prolonge son œuvre en changeant d’horizon. Avec Continuer, sa mise en scène du conflit familial sort de sa zone de confort : le cinéaste belge, qui avait pour habitude d’enfermer ses personnages dans un cadre intérieur, autorise sa caméra à s’ouvrir sur le dehors. Le résultat est d’une grande allégresse, magnifiant les paysages doucement montagneux de ce pays d’Asie centrale. La tension qui règne n’en est pas exclue pour autant. Elle survient des événements extérieurs (un voyage à cheval dans un lieu désert peut entraîner quelques mauvaises surprises) et, surtout, des non-dits qui ne tardent pas à se révéler. L’évolution des sentiments est assez fine, grâce au jeu de Virginie Efira et de Kacey Mottet-Klein, même si la partition de ce dernier est parfois en léger décalage avec le ton général. Il n’empêche qu’une alchimie se crée entre les deux comédiens, notamment au cours de scènes chorégraphiées avec talent. Joachim Lafosse a pris des libertés par rapport au roman de Laurent Mauvignier qu’il adapte, afin d’épurer son récit : ce sont les scènes de pur mouvement qui donnent au film sa force, lorsqu’elles privilégient le mutisme au dialogue.
Continuer / De Joachim Lafosse / Avec Virginie Efira, Kacey Mottet-Klein / Belgique – France / 1h24 / Sortie le 23 janvier 2019.