
La fin du monde vue par Jim Jarmusch ça donne quoi ? Des acteurs se plaignant de ne pas avoir lu le script en entier, des zombies amateurs de chardonnay, un fermier raciste et un ermite voleur de poulets.
Nous nous trouvons dans la petite ville de Centerville lorsqu’une déviation de la terre par rapport à son axe habituel provoque la résurrection des morts. Avec un rythme et une esthétique qui lui sont propres le cinéaste met une place une atmosphère typique des films d’horreur américains. Il joue avec les attentes des spectateurs et n’hésite pas à briser le quatrième mur pour mettre en évidence les rouages du genre : personnages caricaturaux, voir fatigués d’interpréter ce rôle (un duo de policiers particulièrement amorphes), le groupe d’adolescents, le geek, l’étranger… Le réalisateur passe en revue avec enthousiasme tous les codes du film d’horreur et les détourne ingénieusement. Dans cette oeuvre portée par un casting impeccable les connotation s’enchainent : Chaque plan en annonce un suivant et chaque détail fait écho à d’autres classiques. Sans être un apport fondamentalement nécéssaire au genre, The Dead Don’t Die est une comédie décalée et intelligente. Avec cet hommage empreint de sarcasme et filmé avec attention, le cinéaste nous amuse joyeusement et aisément de référence en référence.
The Dead Don’t Die / De Jim Jarmusch / Avec Tilda Swinton, Bill Murray, Adam Driver, Chloe Sevigny, Steve Buscemi, Tom Waits / États-Unis / 1h43 / Sortie le 14 mai 2019.