
Le festival La Fête du court métrage, qui se tient en ligne du 24 au 30 mars, donne gratuitement accès à plus de 150 films courts. Sa sélection éclectique, subdivisée en de multiples catégories, offre une « galaxie » (selon les termes du festival) de films de tous genres et origines, pour tous les goûts et tous les publics.
Si sa sélection est riche en œuvres contemporaines, La Fête du court offre aussi la possibilité de se replonger dans des « Incontournables » du passé. On y retrouve par exemple le magnifique Comment Wang-Fo fut sauvé, du grand maître de l’animation René Laloux (auteur de la célèbre Planète sauvage). Dans ce court métrage de 1987, adapté d’une nouvelle de Marguerite Yourcenar, le réalisateur propose une superbe réflexion poétique sur le pouvoir des images.
L’événement donne évidemment l’occasion de découvrir, avec sa sélection de « Talents », celles et ceux qui feront sans doute le cinéma de demain. Est donc disponible le lauréat du César du meilleur court métrage, Qu’importe si les bêtes meurent, de Sofia Alaoui. Tout aussi ancrée dans notre actualité, une sélection de courts métrages centrés sur les thématiques environnementales permet de prendre le pouls des préoccupations d’une génération. Alors que le très attendu La Nuée de Just Philippot, mettant en scène sur le mode horrifique une agricultrice et son élevage de sauterelles, attend que les salles rouvrent pour sortir, il est passionnant de constater que d’autres cinéastes s’emparent également de ces thématiques via le film de genre. C’est le cas de La parcelle de Michaël Guerras, angoissante fable d’anticipation dans laquelle un fermier accepte de faire pousser d’étranges plants de maïs sur son terrain…
Puisque nous mentionnons Just Philippot, notons qu’il est également l’auteur de Ses souffles, visible dans l’excellente sélection de films consacrés à l’enfance. Celui-ci met en scène une petite fille vivant dans une voiture avec sa mère et inquiète de ne pas pouvoir fêter son anniversaire. Ses souffles, comme les autres films de sa catégorie, se distingue par sa touchante sensibilité et par la qualité admirable du jeu de ses très jeunes acteurs.
Autant de catégorisations bien utiles pour se retrouver dans ce vaste catalogue, mais à laquelle certaines œuvres atypiques résistent. C’est le cas du récit de l’euphorique naissance d’un super-héros anticapitaliste que relate Normal de Julie Caty, film d’animation aussi délirant qu’énergique, tout en collages, glissements, bulles et slogans « pop ». Comme toujours, le format court incite à la découverte, et le hasard permet souvent d’agréables surprises.
L’intégralité de la programmation de la Fête du court métrage est disponible jusqu’au dimanche 30 mars ici.