The Boys

Disponible sur Amazon Prime

© Amazon Prime

Les comic books de Garth Ennis avaient fait l’objet d’une adaptation télévisée en 2015 : l’irrévérencieuse série Preacher. Quelques années plus tard, ils sont l’inspiration derrière The Boys, petit bijou d’Amazon Prime. Non moins irrévérencieux…

Que se passerait-il si les superhéros ne défendaient plus l’État mais une société privée ? Les humains dotés de pouvoirs sont employés par la plus puissante entreprise américaine : Vought International s’occupe du management de superhéros. Et ce n’est pas une maigre tâche lorsque certains d’entre eux sont puériles, arrogants, égoïstes, voire d’extrêmement dangereux psychopathes. Certains humains (parfois non moins sains d’esprit) se mettent en quête de révéler la vérité sur ces êtres auxquels aucune règle ne s’applique. The Boys se sont les coulisses sales, décrépies et froides des films Marvels. Et quel absolu plaisir d’y déambuler !

The Boys n’épargne rien et personne. La série joue avec humour avec les nouvelles normes de justice sociale, la production en masse d’idoles, le règne de l’image ou encore le dédoublement de personnalité due à la médiatisation… La violence graphique omniprésente est finalement moins terrifiante que les individus qui lui permettent de se perpétuer. Mais il faut alors souligner le choix impeccable du casting sur lequel se projettent aisément ces personnalités humaines ou sur-humaines délirantes. Antony Starr est figure de proue de cette équipe de supers pas si héros : maître en matière de retenue de jeu. La rage contenue de son personnage devient tangible par le biais d’un battement de cils. L’acteur impressionne de par son traitement absolument cauchemardesque de cet enfant surpuissant et éblouit de par ses élans comiques, gracieux et spontanés.

The Boys choque à bon escient : la série s’inspire de phénomènes politiques, sociaux, culturels et les tord à l’extrême pour en révéler les absurdités. Et c’est justement la probabilité de l’avènement de ces extrêmes qui amuse autant qu’elle déconcerte. Après une première saison détonnante et une deuxième tout à fait efficace, The Boys est de retour pour une troisième saison. La série n’a jamais accordé autant d’importance à l’esthétique ou à la mise en place d’une atmosphère que Preacher mais cette paresse devient de plus en plus visible alors que l’écriture s’affaiblie. Mais The Boys ne doit surtout pas délaisser le principe constructif de l’humour qu’elle manie. Choquer par défaut en ferait une série tout à fait ordinaire. Ce qu’elle n’a jamais été jusqu’à présent.

The Boys / De Eric Kripke / Avec Karl Urban, Jack Quaid, Antony Starr, Erin Moriarty / Trois saisons / Disponible sur Amazon Prime.

Auteur : Chloé Caye

Rédactrice en chef : cayechlo@gmail.com ; 31 rue Claude Bernard, 75005 Paris ; 0630953176

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