Romy Schneider

La Cinémathèque française

Habillée en Chanel, esquissant un sourire, la jeune Romy Schneider fixe l’objectif de son regard vif. Les quatre lettres de son prénom encadrent son visage ; en bas à droite, en plus petit, figure son nom. L’affiche réalisée par la Cinémathèque française pour l’exposition consacrée à l’actrice iconique donne le ton, isolant son visage insondable. Il s’agira au fil des salles de dessiner un portrait fidèle et documenté de l’actrice, dense pour ne pas être réducteur.

Pour ce faire, l’itinéraire de l’exposition n’hésite pas à s’affranchir d’une structure chronologique pour aborder par thématiques la vie et la carrière de Romy Schneider. Si l’on commence inévitablement par les débuts de l’actrice dans le rôle notoire de Sissi, ses rôles ultérieurs sont abordés de façon anachronique pour faire apparaître différentes tonalités de son œuvre : la rupture avec ses premières années au travers de sa collaboration avec Luchino Visconti, ses films avec Alain Cavalier, Orson Welles, Clouzot… Au gré d’un parcours savamment construit, certains films, certaines rencontres ressortent. Ainsi, un grand espace est accordé à La Piscine, et une place de choix est faite à la collaboration de Romy avec Claude Sautet.

L’organisation spatiale témoigne de la grande acuité et sensibilité avec laquelle l’exposition a été conçue par sa commissaire. Tandis que les murs de la salle consacrée à Ludwig sont couverts d’un papier peint noir qui traduit la dimension crépusculaire du film de Visconti, on aperçoit au travers d’une fenêtre découpée dans la paroi, la première salle de l’exposition, consacrée à la saga allemande des Sissi. Ainsi est exprimée la distance prise par Romy Schneider vis-à-vis de cette insouciance du début de carrière lorsqu’elle reprend le rôle de l’impératrice d’Autriche pour Visconti. Dans un autre registre, la place accordée à L’Enfer et à ses extraits est particulièrement adaptée au film : dans une alcôve isolée, le spectateur est face aux images provocatrices et subversives de ce film inachevé.

Enfin, dans l’espace ouvert de l’étage dédiée aux expositions de la Cinémathèque, on prend plaisir à entendre conjointement la chanson d’Hélène, la musique de Sissi et de La Piscine. C’est finalement dans cette écoute simultanée que l’on comprend la complexité et la densité du jeu de Romy Schneider, qui a pu incarner des femmes aussi diverses que Sissi, Christine, Hélène ou encore Rosalie.

Romy Schneider / Exposition jusqu’au 31 juillet 2022 à la Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 75012 Paris.

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