Rencontre avec : George Blagden

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George Blagden effectue à Londres de prestigieuses études théâtrales avant d’obtenir des rôles marquants dans des films (Les Misérables) et, plus encore, dans des séries télévisées (Versailles, Vikings). À Dinard, nous avons pu nous entretenir avec l’acteur, qui est, cette année, l’un des membres du jury du Festival du film britannique.

Comment naît ta passion pour le théâtre ?

Quand j’ai eu neuf ou dix ans, un ami de ma mère m’a emmené voir The Lion, the witch and the wardrobe ; et une fois le spectacle terminé je me suis tourné vers cet ami pour lui dire que lorsque je serai grand, c’est ça que je veux faire. À l’école, j’essayais donc déjà de faire partie des spectacles mais pas pour jouer un arbre, dans le décor, je voulais d’ores et déjà tenir des rôles principaux. À dix-huit ans, j’ai donc déposé des candidatures pour les grandes écoles de théâtre londoniennes. Étant donné que ces écoles sont extrêmement sélectives, je me suis dit que si j’étais pris, cela voulait dire que j’étais capable d’en faire mon métier.

Avais-tu déjà le désir de faire du cinéma ? La formation d’acteur au Royaume-Uni en est une qui permet de passer de la scène à l’écran aisément ?

J’adorais le cinéma mais c’était seulement un rêve qui avait très peu de chances de se réaliser. Au Royaume-Uni, il y a une quinzaine d’années, pour devenir comédien et prouver qu’on était sérieux il fallait forcément faire une école de théâtre. Maintenant, ça a beaucoup changé et c’est tant mieux ! Lorsque j’y étais, nous n’avions que deux semaines de cours avec une caméra et ce n’était vraiment pas formateur, c’était très peu représentatif du travail d’un acteur de cinéma. De plus, à l’école j’étais celui qui pouvait chanter donc tout le monde me prédisait une carrière dans la comédie-musicale, dans les théâtres du West End. Mais finalement, j’ai très vite décroché un rôle dans un film américain donc j’ai pu quitter l’école et réellement commencer ma carrière.

C’est important pour toi de continuer à jongler entre le théâtre, les séries et le cinéma ?

C’est extrêmement important pour moi. Je viens de passer deux jours avec Adrian Lester et il m’a tellement appris. Il est vraiment formidable cet homme ! L’autre jour, il a utilisé la métaphore du pianiste pour parler des comédiens : en Angleterre, nous avons cette théorie que si on veut jouer parfaitement avec seulement quelques notes simples, on peut. Mais jouer des mélodies plus difficiles, sur les extrémités du piano, permet de nous rendre encore meilleur lorsqu’il s’agit de rejouer les notes que nous maitrisons déjà. C’était vraiment ce que je ressentais ces dix dernières années mais que je n’avais jamais verbalisé. C’est ce que je veux être comme comédien, jouer le plus de morceaux possibles pour me perfectionner : du théâtre, du cinéma, des séries. En ce moment, je travaille aussi beaucoup sur des livres audio. J’ai également fait le doublage anglais sur le film qui représente l’Allemagne aux Oscars cette année. J’adore m’essayer à des genres et médiums différents car ça ne peut que m’enrichir.

C’est cette envie de nouveauté qui t’a poussé à participer à la création de The Gallery, un film interactif ?

Absolument. C’est tout ce que je veux faire en tant qu’acteur. Avoir l’opportunité de jouer deux rôles dans le même projet c’est extraordinaire. J’adore qu’on me propose de me transformer pour un rôle. Si quelqu’un veut que je fasse un film en tant que George, ça ne m’intéresse pas, il y a plein de comédiens que j’adore qui savent faire ça bien mieux que moi. Ce que je recherche, c’est de jouer des rôles qui ne me ressemblent absolument pas. C’est pourquoi ce film interactif était vraiment un cadeau.

Est-ce que cette prise de risque qui pourrait définir le cinéma britannique ? Qu’est ce qui le rend si riche et différent, selon toi ?

La réponse le plus britannique serait sans doute de faire preuve d’humilité et de dire qu’il n’est pas spécial ; qu’il est bien moins spécial que le cinéma français ou espagnol ! Mais pour être honnête, ces dernières années, je trouve qu’il y a énormément de courage dans le monde du cinéma au Royaume-Uni. Je ne parle pas forcément de films expérimentaux, parce qu’en fait, il y a deux types de courages : celui de créer sans aucune règle et celui de connaître les règles mais de parvenir à les dépasser. Je crois que ce sont des formes de courage que beaucoup de jeunes auteurs et réalisateurs britanniques possèdent et c’est tout à fait gratifiant et passionnant d’assister à ça.

Propos recueillis par Chloé Caye le 30/09/22 dans le cadre du Festival du film britannique de Dinard.

Auteur : Chloé Caye

Rédactrice en chef : cayechlo@gmail.com ; 31 rue Claude Bernard, 75005 Paris ; 0630953176

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