Ganache Festival – 4ème séance

La dernière séance de cette première édition fut l’occasion de valoriser le travail de jeunes cinéastes et de célébrer le cinéma, tous ensemble au cœur d’un des cinémas les plus iconiques de Paris. Au programme :

La Canicule, de Tyliann Tondeur-Grozdanovitch :

Une canicule rime pour beaucoup avec vacances, mois d’août trop chaud et plages bondées. Tyliann Tondeur-Grozdanovitch en choisit une tout autre approche. Ferdinand travaille avec son père et son frère tout l’été aux champs. Un silence de plomb rythme leurs journées harassantes. Le mal être se ressent, il emplit le vide, c’est nous qui en débordons. Chaque geste devient le déclencheur d’une possible explosion, mais il n’en est rien, la tension se poursuit, tout se tient, quelle en est donc la soupape ? C’est avec une maîtrise parfaite du cadre et de ses ambiances que le cinéaste nous invite à entrer dans une forme d’austérité poétique, dans une radicalité à la mise en scène qui devient socle à la sensibilité des affects des personnages. – Pierre Gaudron

Rapide, de Paul Rigoux :

Pour soigner ses angoisses et ses troubles du sommeil, Jean carbure au bromazepan, au doliprane, à l’aubépine et à la valériane. Il dort 12h par nuit, avec à son chevet une photo de Marcel Proust sur son lit de mort. Quand Caroline, une amie de sa communauté d’angoissés, renonce à leur séance de cohérence cardiaque pour accompagner le coloc’ survolté de Jean et sa copine Lou, Jean se retrouve entraîné dans une journée qui change subtilement sa vie. Le moindre personnage transcende ainsi le cliché pour devenir une icône drôle, sensible, traversée de craintes universelles et pourtant si intimes… Rapide sait écrire la vie sans la décrire, Rapide rassure, Rapide rayonne, Rapide recharge. L’énergie de cette comédie rohmerienne où l’on refait le monde autour de frites et de shooters est revigorante. Libre et enjoué, Rapide a le sens du rythme. On sort de ce court-métrage avec l’envie de boire un Capri-Sun, lunettes teintées sur le nez. – Claire Massot et Pierre Gaudron

Ville éternelle, de Garance Kim :

Lili attend à l’arrêt un bus qui ne viendra jamais. Thibault vagabonde à vélo pour combler son ennui. Elle surveille le ciel : de loin, on entend des avions décoller. Ce décor apparemment morne va bientôt devenir le théâtre de retrouvailles aussi improbables que réjouissantes. Tous deux se croisent et partagent pendant un bref instant le même chemin. Porté par deux comédiens très prometteurs, Ville éternelle réinvente les codes de la rencontre amoureuse et nous entraîne à travers champs pour une balade étonnement dépaysante. Sous la chaleur estivale et quelques notes électroniques savamment placées, Ville éternelle déroule une histoire simple, celle du quotidien, d’une rencontre fortuite et des sentiments naissants, en creux. Un beau road movie à pied et à vélo, porté par un excellent duo. – Claire Massot et Paul Pinault

Hypernormality, de Jordan Illel Cardoso :

Il arrive quelquefois qu’un film ne subjugue ni uniquement par son sujet, par ses acteurs, ou encore par ses images mais par une savante alchimie, une ambiance qui nous gagne et finit par nous emporter à des lieux de nos sièges. Jordan I. Cardoso et Nicolas Petitfrère réussissent ce petit miracle, en laissant avec humilité toute la place nécessaire à l’immense travail de composition musicale de Nomak pour que la symbiose opère. Le départ d’un enfant élégamment tourné en mission spatiale, l’espace, le manque, le vide laissé, et tout s’emplit sur quelques nappes, une voix : c’est le grand départ. – Pierre Gaudron

4ème séance : samedi 22 avril à 21h au Grand Action

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