Si son titre fait état d’une singularité, Presence est pourtant l’objet de paradoxes pluriels. Quoi de mieux qu’une telle œuvre pour un cinéaste comme Steven Soderbergh, qui multiplie les projets insolites depuis sa fausse “retraite” en 2013 ?
Depuis The Revenant et les couronnes de lauriers, Iñarritu s’était retiré des plateaux, le temps de prendre du recul et de souffler un peu. C’est par la porte de Netflix qu’il fait son retour très attendu, avec Bardo, fausse chronique de quelques vérités, que le public français n’aura hélas pas l’opportunité de découvrir en salles. Trip onirique, méta et introspectif, Bardo est non seulement le film du retour au cinéma pour l’auteur, mais surtout du retour au Mexique qu’il n’avait pas foulé du pied de sa caméra depuis Amours Chiennes. Ce motif du retour fonde un récit du seuil, de l’interstice, dont témoigne son titre qui évoque l’intervalle bouddhiste entre la mort et la renaissance.