
Tout travail d’adaptation suppose la question de la fidélité à l’œuvre d’origine. En portant à l’écran L’Étranger d’Albert Camus, livre de poche le plus vendu au monde, François Ozon ne s’est pas rendu la tâche facile et fait face à un double défi. D’un côté, le roman est essentiellement un écho de l’intériorité de Meursault, son personnage principal – une matière peu cinématographique de prime abord. De l’autre, l’absence de prise en compte par son auteur du contexte historique – la colonisation de l’Algérie – semble peu compatible avec une vision contemporaine de cette période noire de l’Histoire française. Sublimation, incarnation et révision : tels étaient les outils qui s’offraient au cinéaste pour mener à bien ce passage d’un medium à un autre.
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