Baloji, auteur-compositeur belgo-congolais, présentait cette année à Cannes Augure, son premier long métrage sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard et récompensé par le prix New Voice. C’est en effet une nouvelle voix qui se fait entendre, nouvelle en ce qu’elle défriche. Augure atteint son but : joindre passé et futur.
En exergue de La Nuit du 12, un carton nous informe que vingt pour cent des crimes restent non résolus : l’histoire de ce film évoque l’une d’entre-elles. À peine les lumières se sont éteintes qu’on est déjà sonnés, curieux de découvrir ce qui s’annonce peut-être comme le Memories of Murder de Dominik Moll, mais à la française, dans les Alpes iséroises, avec des inspecteurs de la PJ pour protagonistes et des foutues imprimantes qui tombent toujours en panne. Et si l’on n’y retrouve ni la fantaisie noire du chef d’œuvre coréen, ni sa profondeur philosophique, un même drame les relie : celui du doute et du mal inexpugnable.