
Seul, au bord d’une autoroute, ses chaussures posées sur le crâne, Gabriel marche en direction des édifices urbains de San Francisco. Il croise alors un motard qui accepte de le déposer près de chez lui. Pourtant, Gabriel n’a pas de chez-soi. Originaire du Nigeria et exilé aux États-Unis suite à la guerre civile qui sévit dans son pays, il se retrouve malgré lui au cœur d’une communauté en proie aux émeutes, suite aux assassinats de Martin Luther King et de Bobby Hutton en 1968. Malgré ce contexte propice à un pamphlet socio-politique, David Schickele propose avec Bushman une étonnante déviation du regard, qui s’éloigne de l’ampleur d’une telle lutte pour embrasser une touchante individualité. Les émeutes restent donc hors-champ, vaguement mentionnées par instants, face aux déambulations nonchalantes de Gabriel, qui occupent l’ensemble du long-métrage.
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