Mon Crime

Actuellement au cinéma

© Carole Bethuel

La nostalgie est semble-t-il affaire de notre temps. Combien de sorties récentes nous replongent dans ces reconstitutions, se voulant souvent “esprit d’époque”, se targuant en quelque sorte de laisser voir “la vérité” d’un passé que l’on regrette, que l’on ne se lasse de contempler. D’aucuns pourraient y voir une forme de crainte d’un présent ou d’un futur moins lumineux que ces petites madeleines colorées. Voilà que François Ozon s’y met également (même si Peter Von Kant, Huit femmes et Potiche tenaient déjà du pastiche de film d’époque), avec la subtilité de ne pas reconstituer un temps mais d’en pasticher le corpus cinématographique. Résultat : une liesse ludique, le plaisir de l’ancien, la fougue du contemporain. 

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Radio Metronom

Au cinéma le 4 janvier 2023

© Pyramide Distribution

Radio Metronom nous est conté comme une fresque murale – objet sculptural sur lequel s’initie le premier mouvement de caméra – nous menant sur une place en forme d’arc, alors que se rencontrent les sujets de notre composition picturale. Dans un lien sensible entre l’espace et ceux qui l’occupent, Alexandru Belc compose déjà une gracieuse chorégraphie du mouvement des corps. Ana (hypnotisante Mara Bugarin) retrouve Sorin (Serban Lazarovici). Nous sommes à Bucarest, en 1972. Les jeunes gens suivent leur dernière année de lycée et Sorin a décidé de bientôt quitter le pays pour l’Allemagne. Le sourire d’Ana s’efface doucement, alors que dans ses yeux perlent des larmes.

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Sous les figues

Au cinéma le 7 décembre 2022

Jour2Fête

« Leila, dis-nous, pourquoi est-ce si dur l’amour ? » À l’ombre des figuiers d’un verger tunisien, des ouvrières agricoles se reposent autour du thé, et les plus jeunes interrogent l’une de leurs aînées. En guise de réponse, la concernée chante, puis s’interrompt un instant, émue aux larmes. Plus tard, à la fin de la journée, les jeunes filles en fleurs entonneront un autre chant. La plainte mélancolique de Leila sera alors remplacée par l’air joyeux que chantent Melek, Fidé, Sana et Mariem, maquillées, les cheveux au vent, à bord du camion qui les ramène du verger.

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