
La série créée par Sam Levinson et produite par Drake reprend un thème sur-exploité du monde télévisuel : les frasques d’un groupe d’adolescents américains. Alors qu’une série comme Sex Education prônait la représentation des minorités par souci de bien-pensance propre à l’aspect grand public de sa plateforme, la création d’HBO s’adresse à un public plus averti et propose des personnages divers dont les différences ne constituent pas leur seul intérêt. Euphoria s’attelle avec brio à briser les codes établis par ses prédécesseurs et déconstruire les relations amicales, amoureuses, sexuelles et familiales des lycéens du XXIe siècle.
Nous suivons l’amitié naissante de Jules (Hunter Schafer), une nouvelle étudiante et Rue (Zendaya), de retour au lycée après une overdose et narratrice de la série. Malgré une classification au départ très schématique et typique des personnages leur développement s’avère finalement très juste. La série leur permet de revendiquer cette catégorisation afin de l’embrasser avec panache ou s’en dégager brutalement pour s’engouffrer dans une véritable quête identitaire. Elle alterne séquences mélancoliques et tourmentées, reflet d’une génération prise de court entre une inertie rassurante et un besoin d’évasion omniprésent.
Si les situations évoquées sont parfois quelque peu exagérées, les dialogues restent empreints d’une authenticité marquante et sont soutenus par une réalisation étonnamment innovante. Ancrée dans une réalité souvent violente, la série prend pourtant fréquemment la forme d’un trip hallucinogène, envoûtant et mémorable.
Euphoria / De Sam Levinson / Avec Zendaya, Hunter Schafere, Jacob Elordi / Etats-Unis / 8 x 54mn / 2019.
Je ne regarde pas beaucoup de séries, mais j’ai bien aimé celle-là, que j’ai trouvé très juste dans sa manière « d’embrasser la catégorisation », comme tu le dis. Après, je ne sais pas si elle plaira autant aux ados qu’aux adultes !
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