
Un jeune réalisateur et sa compagne rentrent de l’avant-première de son nouveau film. À peine arrivés dans leur somptueuse résidence, Marie reproche à Malcolm de ne pas l’avoir citée dans son discours de remerciements. De là, débute une nuit de confrontation entre les deux amants isolés. Tourné en seulement deux semaines lors du premier confinement, ce huis-clos de Sam Levinson (Euphoria) se veut un mélodrame minimaliste. Pourtant, force est de constater qu’une certaine prétention s’en dégage et que le soyeux noir et blanc perd rapidement de son charme.
Ce dont un bon film a besoin c’est « d’un cœur et d’électricité », affirme le personnage de Malcolm.
Le film de Sam Levinson tâche de mettre en relation les disputes sentimentales du couple et les problèmes de créativité propres à l’industrie cinématographique. En élevant chaque argument émotionnel au rang de disparité artistique entre les personnages, le réalisateur perd toute forme de cohésion concrète narrative et se livre à 1h46 de débat théorique sans le moindre retentissement affectif. L’œuvre de Levinson devient avant tout, et presque malgré elle, vecteur de sens, avant d’être vecteur d’histoires. Un film qui se pense mais ne se ressent pas. Tout comme les idées qu’il tente de mettre en avant, Malcolm & Marie pâtit d’un grand manque d’harmonie. Aucun dialogue, seulement des monologues successifs. Zendaya brille, tandis que John David Washington gesticule. Le regain de rythme est occasionnel mais les répétitions trop fréquentes.
Malcolm & Marie est un pari esthétique et narratif manifestement ambitieux, néanmoins pour le cœur et l’électricité, on repassera…
Malcolm & Marie / De Sam Levinson / Avec Zendaya, John David Washington / États-Unis / 1h46 / Sortie le 5 février 2021 sur Netflix.