« A lot of this really happened » s’écrit en lettres blanches au début du nouveau film de David O. Russell, une fantaisie d’abord bienvenue qui prend finalement la forme d’une certaine désinvolture de l’auteur face à son sujet et provoque l’ennui.
Un jeune réalisateur et sa compagne rentrent de l’avant-première de son nouveau film. À peine arrivés dans leur somptueuse résidence, Marie reproche à Malcolm de ne pas l’avoir citée dans son discours de remerciements. De là, débute une nuit de confrontation entre les deux amants isolés. Tourné en seulement deux semaines lors du premier confinement, ce huis-clos de Sam Levinson (Euphoria) se veut un mélodrame minimaliste. Pourtant, force est de constater qu’une certaine prétention s’en dégage et que le soyeux noir et blanc perd rapidement de son charme.
Après la parenthèse guerrière de Dunkerque (2017), Tenet marque le retour de Christopher Nolan au blockbuster cérébral qui fit son succès. Un film d’une densité mastodontesque et d’une radicalité sans précédent dans l’œuvre du Britannique, sublimant son style naturaliste et chirurgical autant qu’il surligne ses nombreux travers.