Par une séquence a priori banale, le nouveau-né de Damien Chazelle déploie sa note d’intention. Tel un “jumeau maléfique” de Chantons sous la pluie ayant troqué sa joyeuseté pour un portrait doux-amer, Babylon sera une œuvre folle, révélant les coulisses débauchées du vieil Hollywood.
« A lot of this really happened » s’écrit en lettres blanches au début du nouveau film de David O. Russell, une fantaisie d’abord bienvenue qui prend finalement la forme d’une certaine désinvolture de l’auteur face à son sujet et provoque l’ennui.
En 2016, tel un signe annonciateur de l’affaire Weinstein et du mouvement #MeToo, le comportement du patron de la chaîne conservatrice et républicaine Fox News, Roger Ailes, était dévoilé au grand jour. Accusé de harcèlement sexuel par Gretchen Carlson, présentatrice de la chaîne, il se voyait alors obligé de démissionner. Elle n’était pas sa seule victime : plusieurs voix de femmes au sein de la rédaction se sont jointes à la sienne, dénonçant les agissements scandaleux de leur patron. En retraçant cette glaçante histoire vraie, Scandale est-il le film post-MeToo que l’on attendait venant d’Hollywood ?
Le neuvième et très anticipé film de Quentin Tarantino nous propose un voyage au coeur du Hollywood de la fin des années 60. À travers le personnage de Rick Dalton, un acteur démodé et de Cliff Booth, sa doublure cascade, il évoque cette fin de l’âge d’or des studios et l’arrivée de ce que l’on qualifie de « nouvel Hollywood ». Il jette un regard nostalgique sur une période où la télévision devient un rival majeur de l’industrie filmique – industrie dans laquelle une nouvelle attention est pourtant prêtée à la notion d’auteurisme, permettant la révélation de jeunes réalisateurs étrangers à Hollywood, comme le nouveau voisin de Rick, un certain Roman Polanski.
Dans les années 1990, Tonya Harding est la patineuse artistique qui fait la plus parler d’elle. Sa célébrité s’explique autant par ses exploits sur glace (elle est la première à réussir un « triple axel ») que par son lien avec l’agression de sa rivale Nancy Kerrigan, quelques mois avant les Jeux Olympiques de Lillehammer. Le nom de Tonya, que le film entend réhabiliter avec vérité, est à jamais associé à ce triste et inouï fait divers sportif qui l’obligeât à mettre un terme à sa carrière.