
Yang est ce qu’on appelle un techno-sapiens culturel. Il joue le rôle du grand frère de Mika, enfant adoptée. Son but : lui permettre de mieux connaître ses origines chinoises. Mais lorsque Yang s’éteint soudainement, la famille est dans l’obligation de réfléchir à la place qu’il avait fini par occuper au sein de leur foyer.
Kogonada dresse un portrait utopique du futur. Les robots ne sont pas des ennemis. Les hommes non plus, d’ailleurs. Le thème de l’intelligence artificielle permet au cinéaste d’explorer la notion de sensibilité. Il le fait avec une bienveillance, voire une douceur assez novatrice. L’autre ne représente aucun danger mais un moteur de curiosité. Cette curiosité appartient aussi bien aux personnages qu’aux spectateurs, qui redécouvrent un pan plus intimiste de la science-fiction.
Pourtant, si le film de Kogonada satisfait cette curiosité : l’intrigue se déroule entre surprise, émerveillent et émotion. Il n’évite pas un certain biais esthétique qui l’alourdit. Souhaitant fragmenter sa narration et sa réalisation – multiplier les points de vue sur différents souvenirs – le cinéaste finit par donner un air redondant à la seconde moitié de son film.
À trop vouloir être fin, After Yang affine ses propositions et donc l’effet qu’il produit. Il n’en demeure pas moins un film qui parvient à lier tendrement nos perceptions de l’évolution et de la nostalgie.
After Yang / De Kogonada / Avec Colin Farrell, Jodie Turner-Smith, Malea Emma Tjandrawidjadja et Justin H. Min / États-Unis / 1h36 / Au cinéma le 6 juillet 2022.