
C’est l’été. Le soleil se fond dans les reflets de la mer. Il fait chaud. Sur un air rohmerien, Lena débarque à Arles afin d’y retrouver Marius, ancien amour perdu de vue puis retrouvé sur internet. Elle rencontre en parallèle Ali et Maurice qui viendront clore ce quatuor amical. Avec une caméra proche de ses personnages, virevoltante, nous suivons les aventures des protagonistes qui hésitent, se rencontrent, s’embrassent, se quittent…
C’est une quête amoureuse, où chacun demeure libre de ses choix, sans rancune, comme peut le permettre la légèreté et l’insouciance de cet âge de l’adolescence. C’est avec désinvolture que Mourir à Ibiza s’étire, saisit les couleurs vives des trois étés prolongés, tanguant entre questionnements hasardeux au goût de cigarette et d’autres, plus graves : avoir des enfants ? Suivre le grand amour ? La parole, omniprésente, laisse peu à peu place à la chanson, empruntée à la comédie musicale; dans une dernière parenthèse enchantée, douce et vaporeuse, qui signe les adieux de chacun à chacun.
Tout commence par le bleu de la mer et son long sillage d’écumes, et tout se termine par la mer, qui semble être le seul élément apte à concilier les allers et venues des personnages, qu’ils soient d’ordre territorial, amical, ou amoureux. Comme la marée et les vagues, les affections viennent et s’en vont dans ce conte aux teintes chaudes, rougeoyantes, qui sent les cigales et les embrassades salées.
Mourir à Ibiza, un film en trois été / De Anton Balekdjian, Mattéo Eustachon, Léo Couture / Avec Lucile Balézeaux, César Simonot, Sonzogni / France / 1h47 / Sortie le 7 décembre 2022