Tant que le soleil frappe

Au cinéma le 8 février

© Pyramide Distribution

À mi-chemin entre le chant des cigales et le bouillonnement urbain, Tant que le soleil frappe dresse le portrait d’un paysagiste idéaliste qui aspire à suspendre ce temps érosif par la création d’un otium, un jardin sans frontière au cœur de la ville de Marseille. 

Plans sur les mauvaises herbes qui se fraient un chemin entre les dalles de bétons et introduction du personnage principal par la voix off ; cette ouverture in medias res se prolonge tout au long du film par un récit qui ne fait que capturer brièvement le chemin de personnages déjà en mouvement, entraînés par les impondérables du quotidien. À contre-courant, Max rêve de concevoir un écrin de verdure au centre de ces pulsations mais hors du temps où l’absence de clôture permet une libre circulation entre des espaces jusque-là hermétiques. 

Ce projet de décloisonnement urbain gagne peu à peu la mise en scène qui alterne entre la quête professionnelle et les tribulations de la vie privée. Les deux se côtoient, construisent l’intrigue sans que l’un ne prenne le dessus sur l’autre ou que la persévérance de Max ne vire à l’obsession. L’équilibre du film se tisse dans l’imbrication de ces deux dynamiques dont l’évolution ne s’achève pas au générique. Par sa composition visuelle et la construction de personnages marqués par le signe de l’ordinaire, le film se rapproche des préoccupations actuelles et d’une réalité qui ne connait ni début ni fin. 

Philippe Petit choisit de montrer un chemin plutôt que de mener ses personnages et les spectateurs à une simple résolution. Les pistes narratives restent en suspens sans être inachevées, car le combat de Max prend une autre direction, la gentrification des villes progresse à coups de politiques urbanistiques et le temps file toujours dans l’agitation urbaine, tant que le soleil frappe sur la cité phocéenne. 

Tant que le soleil frappe / par Philippe Petit / avec Swann Arlaud, Sarah Adler, Grégoire Oestermann / 1h25 / France / Sortie le 8 février 2022

Auteur : Anna Suhasini Belmudes

Simplement une provinciale venue s'enivrer de la vie parisienne, une amoureuse des vagues et du cinéma, bercée par le soleil et le train qui entre en gare de La Ciotat.

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