
Après le triomphe de Birdman, qui avait remporté l’Oscar du meilleur film, du meilleur scénario original, de la meilleure photographie (Emmanuel Lubezki), et celui du meilleur réalisateur, la sortie du nouveau film d’Alejandro González Iñárritu est un véritable événement. Il revient cette fois avec un survival, mêlant aventure et western. Basée sur des faits réels, il raconte l’histoire de Hugh Glass, un trappeur américain cherchant à se venger après avoir été laissé pour mort par ses compagnons. Si Iñárritu, de plus en plus hollywoodien, s’attelle à un style assez particulier et nouveau pour lui, il est loin de décevoir.
Dès les premieres images, le spectateur se retrouve au milieu d’une scène de combat tournée uniquement en plan-séquence. Le réalisateur commence donc très fort avec ce plan qui a fait son succès dans Birdman. C’est effectivement cette façon de manier la caméra qui fait de Alejandro González Iñárritu un des grands et qui permet au spectateur de réellement s’imaginer aux cotés du personnage, de ressentir sa présence dans la salle. Iñárritu joue avec la proximité public/acteurs et n’hésite pas à briser le 4ème mur lorsque le souffle de Leonardo DiCaprio vient embrumer la caméra. Si il aime à nous rappeller qu’il s’agit d’un spectacle, il est vrai qu’en tant que spectateur on se sent complètement écrasé et dépassé par ces immenses paysages qui défilent sous nos yeux. Le film doit en effet beaucoup de sa puissance à la photographie de Emmanuel Lubezki (qui a travaillé sur la plupart des films de Terrence Malick) venant compléter les plans du réalisateur avec brio. Sur cette beauté plastique s’ajoute également un scénario saisissant: le film combine parfaitement les moments de calme et de violence. Le tout est porté par l’interprétation impeccable de DiCaprio ; l’acteur dépasse ici les limites du réalisme en s’investissant entièrement dans le rôle, et tenant le spectateur accroché à la moindre de ses expressions pendant les 2h30 du film. La toute dernière image est saisissante.
Le réalisateur parvient donc à renouveler le genre du western en nous livrant une épopée dont la beauté esthétique est véritablement marquante. The Revenant est une vraie réussite et mérite amplement toute l’attention qu’il reçoit. C’est un voyage tourmenté, composé d’images électrisantes et d’une performance mémorable, à ne pas rater!
The Revenant / D’Alejandro González Iñárritu / Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson / Etats-Unis – Taïwan – Hong-Kong / 2h36 / Sortie le 24 février 2016.