
Yalda, une jeune femme iranienne de 22 ans, est condamnée à mort pour avoir, dit-elle, accidentellement tué son mari. Afin d’échapper à cette sentence, elle doit obtenir le pardon de la fille du défunt, en direct à la télévision.
Le réalisateur Massoud Bakhshi décide de nous rendre nous aussi spectateurs de cette émission consternante et bien réelle en Iran. Le film, qui choisit majoritairement la forme d’un huis-clos, laisse ce spectacle télévisuel se dérouler en temps réel. Mais en choisissant d’enfermer le regard du spectateur ainsi, Massoud Bakhshi le rend malgré lui voyeur d’un événement auquel il préférerait ne pas participer, et même ne pas assister.
Le côté presque immersif que le film tâche de mettre en place le rend sujet à des lacunes rythmiques : des séquences assez répétitives et une fausseté dans l’intensité se font ressentir à plusieurs reprises. L’œuvre véhicule alors non seulement un sentiment de lourdeur mais aussi de gêne.
Yalda, la nuit du pardon est finalement un film dans lequel aucune forme d’empathie ne parvient à subsister. En plaçant le spectateur comme témoin involontaire d’une attraction télévisuelle profondément embarrassante, il finit par le devenir aussi.
Yalda, la nuit du pardon / De Massoud Bakhshi / Avec Sadaf Asgari, Behnaz Jafari, Arman Darvish / Iran / 1h29 / Sortie le 7 octobre 2020.