
Dans la banlieue romaine, un groupe de familles vivote sous la chaleur estivale. Ours d’Argent du meilleur scénario au festival de Berlin, Storia di vacanze frappe paradoxalement par sa mise en scène.
Le deuxième long-métrage des frères D’Innocenzo marque par son cynisme. La banalité suinte des personnages. Leur vulgarité prend le pas sur leur personnalité. Dans ce monde insalubre d’adultes presque barbares, les enfants observent avec mélancolie ce qui les attend. L’esthétique étouffante et malsaine de ce conte résigné, orchestrée par les D’Innocenzo, fait de Storia di vacanze un film d’ambiance tout à fait particulier. Odeurs et chaleur émanent de l’écran, jusqu’à nous faire suffoquer.
Mais les réalisateurs s’accommodent si bien de cette trouvaille, qu’ils finissent par s’y complaire. Le temps s’allonge, l’air s’alourdit, l’effet se dissipe. Si la mise en scène est maîtrisée, le récit l’est un peu moins.
Malgré tout, Storia di vacanze est une proposition de cinéma incongrue et audacieuse dont il est difficile de parler. L’on en sort avec un goût de poussière dans la bouche et un certain dégout pour la médiocrité. Un film profondément déplaisant, volontairement.
Storia di vacanze / De Fabio et Damiano D’Innocenzo / Avec Ileana D’Ambra, Elio Germano, Giula Melillo, Gabriel Montesi / Italie / 1h40 / Sortie le 13 octobre 2021.