
Trois ans seulement séparent le sympathique Dernier Voyage de Apaches, deuxième long-métrage de Romain Quirot, mais le constat n’est étrangement plus le même, comme si quelque chose s’était perdu en chemin.
Jolis décors, garde-robe luxuriante, incrustations numériques plus qu’honorables : Apaches est pourtant aussi agréable à l’œil que son prédécesseur. Vu les maigres moyens qui lui sont donnés, le jeune cinéaste impressionne même par moments et se permet quelques saillies esthétiques étonnantes – bien que purement gratuites -, que ce soit par de précis plans-séquence ou quelques mouvements de caméra ostentatoires. Toute cette joliesse ne trompe jamais, le mécanisme est cette fois-ci usé.
Son film a beau emprunter tous les chemins connus du revenge-movie ou du film de gangs, il ne fait qu’en réciter grossièrement les codes et, pire encore, a besoin d’une voix-off gadget pour expliciter des enjeux déjà bien connus, prenant rarement chair à l’image. Sous cet abattage d’apparats et de clinquant, qui singe coup sur coup Scorsese ou Luhrmann, Apaches oublie surtout de renouer avec une certaine identité française, que Le dernier Voyage parvint à trouver, et accouche cette fois-ci d’un maigre spectacle “à l’américaine”, trop timide pour se démarquer de ses maîtres à penser et trop fragile pour les égaler.
Apaches / De Romain Quirot / Avec Alice Isaaz, Niels Schneider, Rod Paradot & Artus / 1h35 / France / Sortie le 29 mars 2023.