
Daniel, 20 ans, rêve de rejoindre l’Église. Enfermé dans un centre de détention pour les jeunes, son casier judiciaire l’empêche de suivre cette vocation. Alors qu’il est envoyé à la menuiserie d’un petit village pour y travailler, il se fait passer pour un prêtre et prend rapidement la tête de la paroisse.
Inspiré d’un fait réel survenu en Pologne, le film relate l’ascension du jeune homme qui, sans aucune formation traditionnelle, parvient à toucher les membres de la communauté. Si ses méthodes peu orthodoxes et son énergie fougueuse rassemblent les foules à l’église, elles bousculent aussi les paroissiens les plus conservateurs.
Le film de Jan Komasa se déroule sur un rythme entraînant, juxtaposant au sentiment de calme celui de tempête imminente, à l’image de son protagoniste. Contrairement à ses co-detenus, Daniel semble avoir mis de côté son goût pour la violence. Réservé et résigné, il baigne dans un spleen incessant. L’idée de passer outre le crime qu’il a commis est impensable… Jusqu’à son arrivée dans ce village isolé.
Bartosz Bielenia, hypnotisant, incarne brillamment ce jeune homme en quête d’un pardon que personne ne peut lui accorder. La Communion traite avec une sensibilité presque féérique cette histoire saisissante et l’émancipation de ce personnage singulier. Anti-héros que le réalisateur filme avec une certaine tendresse, l’encourageant avec sa caméra.
Mais malgré tous ses efforts, la violence revient, inévitable. Comme pour signifier au jeune homme que l’absolution de ses péchés ne pourrait jamais passer par la parole mais seulement par ses os brisés. À l’image, Jan Komasa et son directeur de la photographie Piotr Sobocinsky Jr. appuient sur les contrastes. Les visages et paysages grisonnants sont tachés par des éclats de couleurs : du bleu électrique des yeux de Daniel au rouge du sang étalé sur son visage.
La Communion / De Jan Komasa / Avec Bartosz Bielenia, Eliza Rycembel, Tomasz Ziętek, Łukasz Simlat / Pologne / 1h56 / Sortie le 4 mars 2020.
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