
Nancy Strokes, ancienne professeure d’éducation religieuse, a récemment perdu son mari. Alors que certains désirs refont surface, elle s’offre sur un coup de tête les services d’un prostitué, Leo Grande. Cette rencontre improbable bouscule leurs certitudes.
Sophie Hyde et Katy Brand signent une comédie post #MeToo rafraîchissante et résolument moderne. Avec son titre, son affiche et sa séquence d’ouverture (un montage alterné aboutissant à la rencontre des deux personnages), le film s’apparentait pourtant à une simple rom com. Mais sous ses airs de comédie romantique, Mes rendez-vous avec Leo se révèle être un buddy movie d’un genre nouveau, où la scénariste Katy Brand se plaît à tordre légèrement les codes traditionnels. Les deux personnages que tout oppose ne sont pas deux hommes ou deux femmes comme dans la plupart des films du genre. Quant à la mission commune qui les lie, elle ne les amène pas à arpenter le monde ou à faire des choses extraordinaires, mais les conduit à s’enfermer dans une chambre d’hôtel à la recherche désespérée de l’orgasme.
Malgré une deuxième partie plus faible et maladroite, en raison de la tonalité dramatique adoptée, ce film à huis clos est globalement réussi. Il doit cela aux dialogues vifs et mordants de Katy Brand (humoriste avant d’être scénariste), ainsi qu’à l’alchimie qui règne entre Emma Thompson et Daryl McCormack (Peaky Blinders). Et dans la petite chambre d’hôtel de ce film travaillé par la question du désir féminin et du corps féminin vieillissant, Emma Thompson livre une performance généreuse, courageuse et politique qui mérite d’être saluée.
Mes rendez-vous avec Léo / De Sophie Hyde / Avec Emma Thompson, Daryl McCormack / Royaume-Uni / 1h37 / Sortie le 30 novembre.