
Une Statue de la Liberté renversée. La tête en bas. C’est ainsi que nous accueille la terre promise d’Amérique dans The Brutalist, à l’issue d’un plan séquence turbulent et fuligineux qui suit le rescapé hongrois László Toth s’extirpant tant bien que mal des tréfonds d’un navire peuplé d’ombres : celles d’une Europe en ruines qui restera dans l’obscurité – jusqu’à une échappée transalpine dans la seconde partie. Si l’on exulte arrivés à destination, le paysage visuel et sonore détonne. Les percussions dissonantes du compositeur Daniel Blumberg, débouchant sur des cuivres tonitruants, annoncent une promesse vaine. L’horizon, qu’on attendrait de voir s’ouvrir, de voir enfin respirer, étouffe, bouché par un ciel embrumé dont ressort seule la statue flottante, comme abstraite, augurant après la nuit une condition fantomatique.
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