
Dès l’ouverture du film, Curtis LaForche (Michael Shannon) contemple avec crainte des nuages noirs. Tandis que tombe une étrange pluie ocre, un vol d’étourneaux évoque Les Oiseaux d’Hitchcock : le ciel devient très vite menaçant dans le regard de cet homme. Il mène une vie tranquille dans une zone rurale de l’Ohio, un état où se déchaînent régulièrement d’impressionnants cyclones. Les cyclones, voilà justement l’obsession maladive de Curtis. Et de plus en plus fréquemment, sa peur lui cause de violents cauchemars. « Ce n’est pas qu’un rêve, c’est un sentiment », assène-t-il avec croyance. Au cours d’un déjeuner, il annonce à sa famille qu’il va réhabiliter leur abri anti-tempête. Le shelter (refuge) du titre devient le seul espace dans lequel il parvient à se projeter, s’enfermant progressivement dans sa paranoïa…