Les Bonnes étoiles

Au cinéma le 7 décembre 2022

© Metropolitan FilmExport

Après son excursion française avec La Vérité, Kore-eda nous transporte en Corée du Sud avec Les Bonnes Etoiles. L’occasion pour le cinéaste d’une immersion dans un inconnu pourtant si proche.

La première chose qui frappe à son visionnage, c’est justement ce manque de lumières. Tout y est froid, sombre ; l’environnement, la ville, ont quelque chose d’hostile. Pourtant, dans l’humidité et le froid, quelques refuges existent, qui ne se valent peut-être pas tous mais qui ont en commun cette même sensation, celle du douillet, d’une chaleur, d’un abri. C’est ce que le film s’efforce de raconter, comment et où trouver son nid ? Comment le construire ? Avec qui ? Un présent tourné vers l’avenir, pour que demain soit meilleur. Une quête universelle mais si maladroite, où les trajectoires se chevauchent, tentent de se joindre…

C’est en cela que Les Bonnes Etoiles s’inscrit dans la filmographie du cinéaste, celle d’une science douce, d’une étude des drames de la vie sous un regard si tendre, si empathique envers chacun. Ici encore, tous les personnages ont leurs raisons, leurs vies, leurs fêlures. L’évocation précise de leur quotidien, transparaissant par un habitus (une façon de se lever, de manger, d’offrir, de renifler, etc.), en donne une épaisseur infinie doublée par une incarnation à la hauteur des ambitions du cinéaste. Puisqu’en effet, Kore-eda ne choisit pas seulement de poser sa caméra en Corée ; il choisit de s’y fondre intégralement. Ce qui passe par un casting coréen prestigieux mais également par un intérêt tout particulier à ce qui définit en profondeur l’identité coréenne : ces contrastes entre paysages sauvages et urbanisation extrême, ce sentiment d’une communauté isolée, d’une presque autarcie, d’un possible ailleurs… Tout cela baigne le film.

Malgré quelques faiblesses de scénario (qui aurait peut-être mérité un élagage), toute la sensibilité et la finesse du cinéaste se trouvent ici affirmées. Un plongeon tout en douceur dans les méandres d’un Busan sombre, où chacun tente de survivre du mieux qu’il peut.

Les Bonnes étoiles / De Hirokazu Kore-eda / Avec Song Kang-Ho, Dong-won Gang, Doona Bae / Corée du Sud, Japon / 2h09 / Sortie le 7 décembre 2022.

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