Running Man

Actuellement au cinéma

© Paramount Pictures

Comment fabriquer un héros d’action en 2025 ? C’est la question que pose ce Running Man revisité par Edgar Wright, trente-huit ans après une première adaptation kitsch et musclée par Paul Michael Glaser, quarante-trois ans après l’œuvre originale de Stephen King. Signé Richard Bachman, alias généralement réservé à ses fictions ancrées dans le réel les plus désespérées, le roman paraissait dans un contexte bien particulier : après une décennie 1970 marquée par la désillusion, le peuple américain retrouvait la foi en ses institutions en catapultant une star de cinéma à la Maison Blanche. L’accession à la présidence de Ronald Reagan en 1981 faisait entrer de plein pied les États-Unis dans le règne de l’image : qu’importe le fond, pourvu que la forme soit suffisamment séduisante pour nous rallier à sa cause. Dans cette nouvelle ère, le cinéma se faisait le vecteur de récits triomphalistes fallacieux, menés par des corps masculins sculptés par le bodybuilding et les stéroïdes, eux-mêmes devenus pures surfaces.

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F1

Actuellement au cinéma

© Warner Bros

Qui aurait pu prédire qu’en 2025, nous attendrions avec une excitation non feinte la sortie d’un film produit par celui que l’on surnommait autrefois « Mr. Blockbuster », Jerry Bruckheimer ? Artisan discret à l’origine des succès les plus tonitruants de la fin du XXe siècle, le producteur affiche un impressionnant tableau de chasse : American Gigolo (Paul Schrader, 1980), Top Gun (Tony Scott, 1986), Bad Boys (Michael Bay, 2000) ou encore Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl (Gore Verbinski, 2003). Durant deux décennies, l’homme régna en maître sur le box-office mondial avant d’essuyer une série de revers au tournant du siècle avec, notamment, L’Apprenti sorcier (Jon Turtletaub, 2010) et Lone Ranger : Naissance d’un héros (Gore Verbinski, 2013), qui mirent fin à son contrat historique avec les studios Disney. Le maestro du divertissement grand public semblait arriver en bout de course quand, soudain, alors que personne ne le demandait, il ressuscitait les années 1980 avec Top Gun : Maverick (Joseph Kosinski, 2022), suite tardive du classique de Tony Scott et véritable raz-de-marée planétaire.

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Mission : Impossible – The Final Reckoning

Actuellement au cinéma

© Paramount pictures

Dans les galeries souterraines de Londres, Ethan Hunt est pris à partie par l’Entité. Elle se présente à lui sous la forme d’un gigantesque caisson high-tech qu’il ouvre d’un simple effleurement de la main. L’équipe de l’IMF regarde interdite leur leader s’installer dans ce sarcophage d’acier et recouvrir son visage de l’étrange masque qu’il contient. À cet instant, le piège se referme et l’agent se retrouve pieds et poings liés, à la merci de cette intelligence artificielle omnisciente, qui déverse dans son subconscient un flux électrique d’images représentant l’apocalypse qu’elle prépare. Soumis à ces terribles visions, pareil au traitement Ludovico enduré par le héros d’Orange mécanique, Hunt perd progressivement pied avec le réel avant d’être libéré et de s’écrier : « est-ce que c’est la réalité ? »

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Kill

Actuellement au cinéma

© Originals Factory

Des années après la sortie de son premier film Brij Mohan amar rahe sur Netflix, polar comique maladroit, le réalisateur Nikhil Nagesh Bhat revient avec une œuvre d’un genre tout autre, à la violence survoltée que ne laissait pas présager son début de carrière. Le bien-nommé Kill débarque auréolé d’une enthousiasmante tournée en festival, notamment la finale du Midnight Madness à Toronto, section célébrant les récits de genre sans concession. Ce qu’on pourrait supposer être une nouvelle perle underground du 7ème art propose une formule simpliste : une guerre sans pitié et manichéenne confinée au sein de quelques wagons d’un train.

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Dogman

Au cinéma le 27 septembre 2023

© Shanna Besson – LBP–EUROPACORP–TF1

« Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien ». Outre l’incongru d’imaginer Besson lecteur de Lamartine, ou d’un livre tout court, difficile de ne pas relever que, parmi toutes les grandes figures romantiques, il fallut qu’il cite le plus grave et plaintif en exergue de Dogman. Quelques mots empruntés et le ton est donné, aussitôt confirmé par une séquence d’ouverture suintant de poisse où tonne si pesamment un air factice de mystère sous une musique écrasante. Un début qui nous assure, malgré les désastres que furent Valérian et Anna, de l’attachement indéfectible du cinéaste à ses principes d’emphase et de pathos ad nauseam.

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La Casa de Papel

Disponible sur Netflix

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(de gauche à droite) Roberto García Ruiz, Darko Peric, Úrsula Corberó, Miguel Herrán, Pedro Alonso, Alba Flores, Álvaro Morte, Paco Tous et Jaime Lorente © Antena 3 TV

La Casa de Papel est certainement l’une des meilleures surprises de ce début d’année. Créée par Álex Pina, la série met en scène un braquage, à priori, impossible : celui de la Fabrique Nationale de la Monnaie à Madrid. La série espagnole diffusée à l’origine sur Antena 3 est désormais disponible sur Netflix, où elle fait déjà un carton. Ses combinaisons rouges et masques de Dalí sont rapidement devenus les symboles d’un événement culturel mondial dans le paysage télévisuel.

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