
Trop longtemps boudée aux palmarès, voire même aux sélections, des plus grands festivals internationaux, Claire Denis jouit enfin d’une reconnaissance que ses pairs auront bien rechigné à lui accorder. Si, en mai dernier, la plus originale et imprévisible des réalisatrices françaises a pu présenter en compétition à Cannes son dernier film Des étoiles à midi, nul ne saurait oublier qu’elle n’avait pas eu cet honneur depuis 35 ans (Chocolat,1987). Il aura hélas fallu attendre jusqu’aux retombées salutaires de MeToo pour intégrer Denis et d’autres – Kelly Reichardt en tête, à laquelle on dédie depuis peu nombre de rétrospectives – dans le club des cinéastes qui comptent. On nous permettra cependant d’émettre quelques regrets quant à ce calcul malhabile voire, malgré de nobles intentions, un tantinet injuste. Car autant que Des étoiles à midi, Grand prix ex-aequo sur la croisette, Avec amour et acharnement (Ours d’argent à Berlin) se place décidément loin, très loin des meilleurs films de l’auteure.
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