Ganache Festival – 3ème séance

Deuxième jour du Ganache Festival et encore une multitude de courts-métrages réalisés par de jeunes cinéastes à découvrir. Une séance éclectique pour représenter la variété d’œuvres qui constituent la programmation du festival. Au programme :

Les Grandes Vacances, de Valentine Cadic :

C’est dans un parking désert que commencent les vacances. Le défi est posé : une semaine exactement pour se ressourcer et profiter d’une nature magnifique que la caméra de Valentine Cadic capture dans ses moindres détails. Mais si le vert profond des montagnes et le scintillement du lac ressortent avec des couleurs vibrantes à l’écran, la jeune femme qui y campe ne réussit pas à les apprécier à leur juste valeur, pourchassée comme elle est par son pire ennemi : les autres humains. La douceur de la lumière, le calme d’une pluie d’été ou la beauté d’un coucher de soleil sur un lac se mêlent au comique de la situation en un film surprenant et plein de tendresse pour ses personnages. – Alma Meillassoux

Vrai Gars, de Jean-Baptiste Durand :

Le film s’ouvre sur une story instagram du « vrai gars » du titre, Sami. Jeune rappeur plein d’ambition, il promet à sa communauté un nouveau son. La tragédie minimaliste qui suit donne à découvrir le hors-champ de ce prologue. Dans un village du sud de la France, à la nuit tombée, Sami s’apprête à tourner un nouveau clip avec sa copine, mais rien ne se passe comme prévu. On pourrait même dire que rien ne se passe : le tournage du clip est avorté, l’altercation avec Julie interrompue, la bagarre avec un villageois évitée de justesse… Vrai gars se construit sur du vide. Pour saisir la solitude de son personnage, le réalisateur use de plans rapprochés pour arpenter avec lui les rues baignées dans la lumière jaune des lampadaires. Dans les plans larges sur la place de l’église ou devant la Casa del Sol, il paraît écrasé par ses rêves, trop grands pour se déployer dans ce village où il se sent à l’étroit. Dans les rues de son village, Sami suit des codes de masculinité qu’on lui a inculqués, sans vraiment y adhérer. Entre deux morceaux, on découvre un adolescent qui peine à s’exprimer autrement que par ses poings et par ses textes. Une tragédie contemporaine et minimaliste à laquelle il est difficile de rester insensible. – Claire Massot et Alma Meillassoux

Pema, de Victoria Neto :

Pema aborde avec la douceur et le tacte nécessaire ces moments où l’extérieur nous semble la pire des épreuves. Vers qui se tourner ? Vers quoi ? Au fond d’une chambre, un lit creusé, Murphy assoupie n’a plus la force. Dans un environnement où traditions et religions ne laissent pas la place à la douleur intime, comment trouver la force de se relever ? C’est ce chemin, lent, paraissant infini, que Victoria Neto tente d’explorer et auquel elle donne vie dans ses quelques travelings à fleur de peau, qui laissent entrevoir cette odeur, ce mélange de résignation, de douleur et de lutte. – Pierre Gaudron

Double je, d’Antonin Chalon :

Le quatrième mur est brisé, le temps d’une aparté annonciatrice, théâtrale et sur le théâtre. La caméra d’Antonin Chalon se promène de la salle jusqu’aux planches, franchissant sans cesse la frontière entre réel et fictif. Comme Apollinaire qui moquait le désir trop prégnant du cinéma de se faire réaliste. Double je rétorque avec un metteur en scène obsédé par le réel, qui pioche dans la vie de ses acteurs pour mieux créer ses personnages. Richard Sammel est cette figure inquiétante qui, au son de battements de cœur, s’introduit dans l’intimité de ses comédiens, prenant à parti le spectateur. Rarement les coulisses d’un théâtre auront été si sinistres. – Chloé Caye

3ème séance : samedi 22 avril à 18h30 au cinéma le Grand Action. La rédaction animera un débat avec les réalisateurs à l’issue de la projection.

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