Dans la petite ville d’Easttown, tout le monde se connaît. Mais la communauté, déjà marquée par la disparition inexpliquée d’une jeune femme, se voit confrontée à un meurtre qu’est chargée de résoudre Mare, détective quinquagénaire elle-même en prise avec des conflits familiaux et des traumas non résolus.
Le pessimisme et la noirceur de ce nouveau film de Woody Allen rappellent à quel point le metteur en scène est un grand dramaturge : on pense sans cesse à Tennessee Williams devant les relations usées qui animent les personnages désillusionnés de Wonder Wheel. La trame est classique : Ginny (Kate Winslet) se morfond, actrice ratée désormais serveuse, en couple avec Humpty, mari violent (Jim Belushi). Elle s’éprend d’un maître-nageur aspirant à devenir écrivain (Justin Timberlake), mais leur relation est très vite troublée par l’arrivée de Carolina (Juno Temple), la fille d’Humpty, qui fuit un mari mafieux voulant sa peau. L’image remarquable de Vittorio Storaro se fait le miroir de l’âme des protagonistes : les couleurs éclatent de désenchantement, comme celles d’une carte postale surannée.