Vicky est une petite fille avec un odorat tout à fait extraordinaire, pour ne pas dire fantastique. Lorsque la sœur mystérieuse de son père vient s’installer chez eux, une étrange odeur lui permet de retourner dans le passé et d’en apprendre plus sur elle…
Léa Mysius parvient à instaurer une atmosphère tout à fait bizarre. Les couleurs, les sons, les rythmes, tout intrigue et étonne. Plus étonnant encore est la prestance de Sally Dramé qui incarne Vicky. La jeune fille capture aisément l’attention et la retient à son aise, pourtant face à Adèle Exarchopoulos, non dénuée de charisme.
Le casting, l’ambiance ésotérique, le cadre somptueux, Léa Mysius avait tout pour réaliser un film énigmatique et mémorable. Pourtant, la réalisatrice dirige alors son intrigue non plus sur la jeune protagoniste mais sur une histoire d’amour secondaire peu porteuse. Le désir, le déchirement vus par les yeux d’un enfant regorgent de tragique et de mystérieux ; desquels Léa Mysius se saisit savamment. Malheureusement, le rythme de son film pâtit de ce choix de resserrement de l’intrigue.
Avec Les cinq diables, Léa Mysius façonne son film comme une curieuse machine à remonter le temps. Dommage donc que le résultat ait moins d’intérêt que le procédé en soi.
Les cinq diables / De Léa Mysius / Avec Adèle Exarchopoulos, Sally Dramé, Swala Emati et Moustapha Mbengue / France / 1h35 / Sortie le 31 août 2022.
CULTURE AUX TROUSSES 