Rencontre avec : Céline Sciamma

Giornate degli Autori s’affirme comme une compétition à part au sein de la 79ème Mostra du Cinéma de Venise, presque intime et familiale. L’évènement autonome dans le cadre de la Biennale de Venise a fêté sa 19ème édition, riche d’un jury de 27 jeunes cinéphiles européens, chacun ambassadeur de son pays – et où je représentais la France. La présidente du jury n’était autre, cette année, que Céline Sciamma, scénariste aux multiples facettes, depuis le film d’animation poétique jusqu’au drame romantique et politique du 18ème siècle, réalisatrice viscéralement moderne. Quelques minutes après la délibération finale du Jury, le 9 septembre 2022, nous sommes revenu avec Céline Sciamma sur son rôle de présidente, sur cette compétition, sur le festival de Venise, et immanquablement, sur son rapport au cinéma.

Comment est-ce que tu appréhendes ce rôle de présidente du jury ? L’idée de juger un film, qu’est-ce que ça t’inspire ?

Pour moi, c’est plutôt l’idée d’une sélection globale. Je suis moins intéressée par qui va gagner que par l’opportunité d’avoir comme une photographie d’un moment du cinéma contemporain, dans une section qui regarde aussi plus le cinéma de la marge. On voit des films qu’on aurait pas du tout l’occasion de voir autrement. L’idée même de cette dégustation à l’aveugle du film est une expérience que l’on trouve uniquement en festival et c’est très précieux. Je ne suis pas dans la question du goût, pour moi c’est vraiment politique, aussi, de choisir les films. Il arrive qu’on ait une passion absolue et à ce moment-là il faut se battre de tout son coeur ! (rires) Mais mon rôle, en tout cas ici, c’est plus d’entendre les jurés, de les aider à faire un choix, qui fait qu’ils seraient fiers de leurs discussions. Pour moi, lorsqu’on est président, on décide quasiment moins que lorsqu’on est membre d’un jury.

Continuer à lire … « Rencontre avec : Céline Sciamma »

Les Olympiades

Au cinéma le 3 novembre 2021

Lucie Zhang, Noémie Merlant et Makita Samba. ©Neue Visionen Filmverleih

Avec ses cités gratte-ciel et ses esplanades presque vides, le quartier des Olympiades avait tout pour être le décor d’un film coup de force à tendance sociale sur un quartier observé comme une enclave. Éloignant cette apparence pas vraiment attirante, Jacques Audiard en fait un territoire de cinéma personnel pour orchestrer un vibrant quatuor amoureux.

Continuer à lire … « Les Olympiades »

Portrait de la jeune fille en feu

Au cinéma le 18 septembre 2019

image.png
©Pyramide Distribution

Marianne (Noémie Merlant), peintre ayant repris l’atelier de son père, est chargée par une comtesse de réaliser le portrait de sa fille Héloïse (Adèle Haenel). Mais ce tableau scellera un mariage que la jeune femme ne désire pas ; Marianne doit donc le réaliser en secret, se faisant passer pour une simple demoiselle de compagnie. Un jeu de regard commence entre les deux femmes.

Continuer à lire … « Portrait de la jeune fille en feu »