
Second long métrage du réalisateur franco-québécois Éric Gravel, À plein temps est une de ces perles dissimulées qui se révèlent peu à peu à l’œil du spectateur.
Chorégraphique – voire effréné – le film suit le quotidien de Julie (portée à l’écran par Laure Calamy), première femme de chambre dans un palace parisien lors d’une semaine de grèves. Devant passer un entretien d’embauche pour un travail à la hauteur de ses qualifications, c’est une véritable course contre la montre qui est lancée afin que Julie puisse se rendre à son rendez-vous, à l’allure des trains et des voitures qui se succèdent dans un fracas rythmique.
La musique accompagne parfaitement la caméra portée à l’épaule, instable et représentative de l’équilibre précaire sur lequel Julie et ses deux enfants reposent. Le discours social est habilement souligné : discret mais omniprésent. La photographie alterne quant à elle soigneusement entre une impression de noyade et celle de refaire surface.
Intime et touchant, À plein temps est un film réussi, à taille humaine.
À plein temps / D’Eric Gravel / Avec Laure Calamy, Geneviève Mnich et Anne Suarez / France / 1h25 / Sortie le 16 mars 2022.