La rumeur

San Sebastián International Film Festival 2025

© 1961 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. 

Lorsque Lillian Hellman, à qui le festival de San Sebastián dédie une rétrospective, écrit La rumeur, représenter ou faire allusion à l’homosexualité sur scène est illégal dans l’État de New York. Le réception critique et publique de sa pièce lui permet de braver cette interdiction et de monter l’œuvre à Broadway. En 1936, William Wyler en tourne une version. Mais sous le Code Hays, l’objet de la rumeur (l’homosexualité des deux professeures) est transformée en tromperie hétérosexuelle. C’est seulement en 1961 que Wyler pourra réaliser une nouvelle adaptation et un remake de son propre film, reprenant cette fois les thèmes originels de l’œuvre d’Hellman. 

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Nuremberg

San Sebastián International Film Festival 2025

© Scott Garfield

Dans Nuremberg, James Vanderbilt retrace les événements qui mènent au procès historique. Ce qui intéresse principalement le cinéaste ce sont les échanges (fictifs) entre les prisonniers nazis et un psychiatre envoyé par l’armée américaine pour étudier leur comportement et éviter toute tentative de suicide. Un programme alléchant que Nuremberg réduit rapidement et efficacement à néant. 

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La voix de Hind Rajab

Actuellement au cinéma

© Jour2Fête

Kaouther Ben Hania continue à explorer la frontière entre cinéma de fiction et documentaire. Dans La voix de Hind Rajab, elle reconstitue les événements ayant eu lieu le 29 janvier 2024 : Hind Rajab, une fillette de six ans, est prisonnière dans la voiture de son oncle, tué avec les autres passagers par l’armée israélienne. Seule au milieu des cadavres, Hind demeure coincée et cachée. Des heures durant, elle reste au téléphone avec le Croissant-Rouge palestinien (une société de secours) qui tente de la rassurer et de coordonner la venue d’une ambulance.

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Le cri des gardes

San Sebastian International Film Festival 2025

© Les films du Losange

Dans Le cri des gardes, Claire Denis adapte le Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès. Les quelques idées formelles que la cinéaste propose relèvent d’avantage de la scénographie que de la mise en scène. Si le théâtre de Koltès est éprouvant, Le cri des gardes l’est aussi, mais dans un autre registre. 

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Nos coups de cœur à Off-Courts

Off-Courts Trouville touche aujourd’hui à sa fin, après cinq jours de projections, atelier kino et autres activités festives. Le festival fait encore une fois la part belle au cinéma d’animation ; en témoignent nos trois coups de cœur au sein des programmes de la compétition française.

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Valeur sentimentale

Festival de Cannes 2025

© Memento distribution

Si, jusqu’à présent, Joachim Trier parvenait avec finesse à éviter les écueils du pathos dans ses précédents films abordant des thématiques graves telles que le suicide et le deuil, force est de constater qu’avec Valeur Sentimentale, le cinéaste norvégien semble s’enferrer dans les travers de son propre système esthétique en faisant du dolorisme un ressort dramaturgique appuyé qui charrie tout un réservoir d’images empreint d’un pathétique assumé.  

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L’Agent secret

Actuellement au cinéma

© CinemaScópio – MK Production – One Two Films – Lemming

Mais que diable Les Dents de la mer (Steven Spielberg, 1975) allait-il faire dans cette galère ? Alors qu’on a tout juste croisé la route de Marcelo (Wagner Moura) au détour d’une station essence pour le moins sinistre, nous voilà jetés dans l’institut océanographique de Recife aux côtés d’un trio de flics mené par le docteur Euclides (Robério Diógenes), tiré de la débauche carnavalesque que signale la persistance de fard et de quelques confettis sur son visage. Sur une table chirurgicale, un requin attend aussi impatiemment que les trois policiers inquiets qu’on lui ouvre les entrailles pour en extraire une jambe bien embarrassante, puisque nullement là où elle devrait être. Une jambe qui aurait tout de celle de ce pauvre quidam dans sa barque, troisième casse-croûte du squale enragé de Spielberg, figurant synecdochiquement son état de chair à poissons. Plusieurs minutes plus tard, on verra le jeune fils du mystérieux Marcelo dessiner l’affiche du film, confirmant son statut d’hypotexte crucial de L’Agent secret.

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Un simple accident

Actuellement au cinéma

© Memento Distribution

Dans Un simple accident, Jafar Panahi met en scène la rencontre entre des prisonniers politiques et leur tortionnaire. 

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Alpha

Festival de Cannes 2025

© Diaphana Distribution

Dans les années SIDA, Alpha est une jeune adolescente en pleine crise, fille d’une infirmière gentille mais parfois trop protectrice et nièce d’un oncle addict mais parfois rigolo. Voilà à peu près le nouveau film de Julia Ducournau résumé et l’évolution des personnages synthétisée. Une tâche, on l’avouera, peu complexe étant donné qu’Alpha ne fait que du sur-place.

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Sirât

Festival de Cannes 2025

© Pyramide Distribution

Au milieu du désert, on installe des enceintes. La puissance du son qu’elles produisent est telle qu’on dirait qu’elle a érodé les falaises qui entourent la plaine. Les fissures qui parcourent la pierre rouge ressemblent à un électrocardiogramme de la musique. Parmi les teufeurs, des cœurs qui battent à des rythmes différents : chacun vivant une expérience profondément introspective dans la sureté qu’offre le groupe. Au sein de ces personnages unis par les liens de la drogue, Luis cherche celle qui l’est par le sang : sa fille. Et bientôt, les deux liens finiront par n’en devenir qu’un. 

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