Bauhaus – Un temps nouveau

Disponible sur Arte

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©ZDF/Zero One Film/Constantin Television/Nadcon/Julia Terjung

En 1963, l’architecte Walter Gropius reçoit chez lui une journaliste de Vanity Fair pour revenir sur les origines du Bauhaus. Il plonge alors dans le souvenir des premières années de l’école d’art qu’il créa en 1919 à Weimar, dans une Allemagne en pleine mutation, et de la révolution artistique qui s’ensuivit. Très vite interrogé sur le manque de place faite aux femmes dans son institution, il se souvient en particulier de l’une de ses élèves, l’artiste méconnue Dörte Helm.

Cette série passionnante vient célébrer le centenaire de la création du Bauhaus, mouvement à l’origine d’une modernité artistique dont le style et l’esprit sont encore aujourd’hui très influents, autant en architecture qu’en peinture ou en scénographie. En six épisodes, elle raconte comment le mouvement a su provoquer un regain de liberté au sein de la jeunesse, tout en se heurtant à des questions sociales et politiques qui préoccupent l’Allemagne de l’entre-deux-guerres. La véracité historique confère d’emblée de l’épaisseur aux personnages. En premier lieu Walter Gropius (August Diehl, que l’on retrouvera en décembre dans Une vie cachée de Terrence Malick), directeur visionnaire qui doit faire face aux aristocrates affolés devant tant de nouveauté. Son programme progressiste est clair même s’il se veut apolitique, et entre en contradiction avec les mœurs des conservateurs, qui se méfient de l’ouverture de l’école à tous les étudiants, quelle que soit leur nationalité et leur religion. La figure de Johannes Itten, peintre, théoricien de la couleur et enseignant au look de moine ascète, adepte du culte fascisant de Mazdaznan, apporte de l’ambiguïté au récit.

Si le Bauhaus était avant-gardiste à de nombreux égards, il ne l’était pas concernant l’émancipation des femmes, reléguées à l’atelier de tissage. La série prend ce sujet à bras-le-corps, sans trop paraître opportuniste avec cet angle « dans l’air du temps » : le projet consiste surtout à réhabiliter des créatrices oubliées, pour leur donner la lumière qu’elles méritent. On découvre ainsi le destin de Dörte Helm (Anna Maria Mühe), dont la force de caractère fait battre le cœur de la série, mais aussi celui de Gunta Stölzl (Valerie Pachner, que l’on retrouvera aussi, comme August Diehl, dans Une vie cachée), styliste précurseuse dans le domaine du textile. Bauhaus offre un écrin romanesque à leur histoire, et au rôle qu’elles jouèrent dans ce moment crucial de l’histoire de l’art. Incarné et instructif.

Bauhaus – Un temps nouveau / De Lars Kraume / Avec Anna Maria Mühe, August Diehl, Valerie Pachner, Sven Schelker / Allemagne / 6 x 45 minutes / 2019.

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