Lydia Tár, brillante cheffe d’orchestre, prépare l’enregistrement de la 5e symphonie de Mahler. Les répétitions sont cependant troublées par d’inquiétantes rencontres et accusations. Thriller au crescendo implacable, le film de Todd Field ne s’embarrasse pas de fioritures scénaristiques : il touche à l’essentiel.
Amoureux des outre-mondes, des trucages et des matières, ami des exclus et des freaks en tous genres, Guillermo del Toro signe son retour très attendu avec Nightmare Alley, quatre ans après La Forme de l’eau et son succès retentissant. Cette fois, exit le genre du conte ; del Toro lui préfère l’imaginaire hyper-balisé du film noir pour déployer une œuvre dense qui creuse ses obsessions et, conjointement, les réoriente.
« Le café et les cigarettes, ça va bien ensemble ». Cette sage sentence prononcée avec conviction par Roberto Begnini dans le premier des onze courts-métrages qui constituent Coffee and Cigarettes propose un bon résumé de l’ensemble du film : une suite de rencontres entre deux ou trois personnages autour d’une table, de deux tasses de cafés (ou plus) et de quelques cigarettes. Le casting est alléchant ; ce sont pour la plupart les acteurs fétiches du réalisateur qui viennent se prêter au jeu consistant à incarner, en le réinventant plus ou moins, leur propre personnage. Et le cocktail de nicotine, de caféine, et d’autodérision moulinées à la sauce Jarmusch fait des merveilles.
Avec Carol, nommé six fois aux Oscars en 2016, le prodige Todd Haynes accouchait d’un mélodrame intime et poignant, une œuvre d’une rare sensibilité portée par deux actrices en état de grâce.
Les obstacles auxquels se heurte un biopic, genre ayant donné des résultats pour le moins inégaux dans l’histoire du cinéma, semblent souvent les mêmes. On pourrait les synthétiser en une formule, le « paradoxe du biopic » : comment dramatiser la vraie vie d’un individu, si passionnante soit-elle, de façon à en tirer une œuvre ayant un intérêt cinématographique qui aille au-delà du documentaire ? Mais si elle est dramatisée, est-ce encore sa vraie vie ? Et si ce n’est plus sa vraie vie, est-ce encore un biopic ?
Le souffle court, les traits tirés, le regard mouillé de nostalgie : Cate Blanchett excelle en Blue Jasmine, qui demeure encore à ce jour le dernier grand film de Woody Allen.
À l’origine, ce film n’est pas destiné au cinéma : il s’agit d’une installation exposée dans les musées d’art contemporain, qui diffusait simultanément sur treize écrans les scènes des différents personnages incarnés par Cate Blanchett. Si le montage conçu par l’artiste allemand Julian Rosefeldt pour les salles obscures fait perdre à l’œuvre la force qu’elle puisait dans la liberté de déplacement laissée au spectateur, il fait néanmoins place à un étonnant et passionnant film-concept.