Everybody’s Talking About Jamie est apparement la nouvelle « tendance » dans les comédies musicales anglaises. La pièce raconte l’histoire vraie de Jamie New, un adolescent de 16 ans vivant à Sheffield et dont le rêve est de devenir une drag queen. Si vous voulez passer une soirée détente, sans avoir à vous concentrer et ressortir de bonne humeur Jamie est fait pour vous. Si vous avez envie de voir quelque chose de nouveau, stimulant et intéressant alors passez votre chemin.
Le 9 octobre 2017, la Cinémathèque française invitait le compositeur Howard Shore, deux jours après un concert donné salle Pleyel à Paris. Le fidèle collaborateur de David Cronenberg, Peter Jackson, Martin Scorsese ou encore Arnaud Desplechin, a donné une passionnante masterclass à laquelle nous avons assisté.
Romantics Anonymous est une nouvelle comédie musicale créée par Emma Rice pour le Shakespeare’s Goble, dont elle était la directrice artistique cette année. Basée sur le film français Les Emotifs Anonymes de Jean-Pierre Améris, c’est une histoire d’amour, de chocolat et d’anxiété sociale. Deux fabricants de chocolats tombent amoureux mais leur relation est rendue impossible par la timidité dont ils souffrent. Le chocolat est une métaphore parfaite pour cette oeuvre douce et sucrée avec des petites notes d’amertume.
Le directeur d’un abattoir et une nouvelle employée se rendent compte qu’ils font le même rêve : dans une forêt enneigée, près d’un lac, ils se rencontrent sous l’apparence d’une biche et d’un cerf. Pourtant, sur leur lieu de travail, ils peinent à communiquer. Maria est froide, inadaptée à son environnement social, et Endre pas assez sûr de lui pour faire le premier pas. Mais grâce à cette rencontre mentale, à priori inconsciente, la fusion des corps s’envisage.
Dès l’ouverture du film, Curtis LaForche (Michael Shannon) contemple avec crainte des nuages noirs. Tandis que tombe une étrange pluie ocre, un vol d’étourneaux évoque Les Oiseaux d’Hitchcock : le ciel devient très vite menaçant dans le regard de cet homme. Il mène une vie tranquille dans une zone rurale de l’Ohio, un état où se déchaînent régulièrement d’impressionnants cyclones. Les cyclones, voilà justement l’obsession maladive de Curtis. Et de plus en plus fréquemment, sa peur lui cause de violents cauchemars. « Ce n’est pas qu’un rêve, c’est un sentiment », assène-t-il avec croyance. Au cours d’un déjeuner, il annonce à sa famille qu’il va réhabiliter leur abri anti-tempête. Le shelter (refuge) du titre devient le seul espace dans lequel il parvient à se projeter, s’enfermant progressivement dans sa paranoïa…
L’oeuvre de Stephen Sondheim est une des productions phares du National Theatre pour cette fin d’année. Une comédie musicale sur le showbiz, le temps qui passe et l’envie de rester jeune pour toujours. Un décor qui tombe en ruine autour de personnages qui tentent, eux aussi de maintenir une apparence parfaite alors que leur vie s’écroule peu à peu. Sous une esthétique tape à l’oeil, Follies nous montre des personnalités terrifiées du futur. Avec un goût de nostalgie, la pièce semble être un hommage à l’âge d’or de la comédie musicale.
Le film écrit et réalisé par David Lowery avait fait sensation au festival de Deauville, remportant, entre autre, le prix du Jury et le prix de la critique. Tourné en format carré avec un grain d’image qui donne l’impression d’assister à une cassette familiale, le film créé une atmosphère intimiste pour insister sur l’aspect matériel du souvenir. David Lowery raconte l’histoire d’un jeune couple qui emménage dans une maison et la symbolique que ce lieu prend lorsque le mari meurt subitement.
Pour éviter d’être licenciés, des ouvriers décident d’occuper leur usine qui se démantèle sous leurs yeux. Mais la direction disparaît soudainement, les laissant sans directive. Dans un espace qui perd tout son sens lorsque le travail humain disparaît mais où il est possible de le réinventer, s’entrevoit alors une ample et convaincante réflexion sur la place de l’individu dans le monde du travail.
Le quotidien ritualisé de Lucky (Harry Dean Stanton), 90 ans, a des allures d’Un jour sans fin. Dès son réveil, la succession de ses gestes est parfaitement réglée, comme ses activités : café, mots croisés, mêmes émissions TV, puis il retrouve ses camarades de bar. Dans son village au beau milieu du désert, il est profondément indépendant et vit au rythme de ses habitudes. Autonomie illusoire ? Son visage creusé et sa silhouette longiligne le rendent à la fois respectable et fragile. Lorsqu’il fait une chute sans en trouver la cause, il constate que toutes les belles choses ont une fin. Dans l’ouest américain, les cow-boys solitaires vieillissent aussi. Continuer à lire … « Lucky »
La La Land c’est le film qui remet les comédies musicales à la mode, avec une promotion monumentale, des attentes incroyables autour du film, une pluie de nominations pour toutes sortes de récompenses. A première vu, que du positif pour les adeptes de ce genre, pas très populaire auprès des nouvelles générations. Pourtant les passionnés de comédies musicales ont été les plus nombreux à critiquer le film, tandis que ceux qui ne s’y intéressent pas particulièrement ont tous été séduit. Alors pourquoi autant de division autour du film de Damien Chazelle, le réalisateur qui avait marqué les esprits en 2014 avec l’excellent Whiplash. La La Land est un film exemplaire dans sa réalisation, les couleurs et la mise en scène sont remarquables, on ne peut rien reprocher au réalisateur qui exerce son art avec une maitrise parfaite. Cependant ce que le film accomplit principalement c’est de rendre hommage aux comédies musicales classiques. Il s’agit d’un genre qui ne cesse de s’inspirer de ses prédécesseurs en utilisant les mêmes codes et règles, pourtant chaque grande comédie musicale parvient à les détourner afin d’y ajouter sa marque. L’enjeu devient alors de rendre un hommage tout en apportant quelque chose de nouveau au genre, ce que La La Land peine à faire. L’apogée du film est son superbe épilogue qui reprend cependant au plan près des classiques comme Un jour à New York, Les Parapluies de Cherbourg, Un Américain à Paris ou encore Broadway qui danse, parmi beaucoup d’autres. Chazelle nous propose un condensé des plus belles scènes des comédies musicales et les recrée magistralement. Si le cinéaste s’était contenté de cette séquence onirique afin de témoigner de son amour pour les comédies musicales, alors il aurait pu apporter un peu d’originalité au reste du film. Or, le film entier n’est qu’une pale copie d’oeuvres déjà réalisées; dès la scène d’ouverture on éprouve un sentiment de déjà vu avec des chorégraphies et une séquence qui rappelle celles Jacques Demy. Pendant tout le film ce sentiment ne nous quitte pas et Chazelle ne parvient jamais à dépasser cet aspect de référence qui aurait fait bon office pour un court métrage mais captive difficilement le spectateur sur le long terme.