Come as you are, the miseducation of Cameron Post

Au cinéma le 18 juillet 2018

5972331.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg
©Condor Distribution

C’est un fait méconnu et stupéfiant : dans plus de 40 états américains, 70 000 adolescents sont envoyés tous les ans dans des établissements pour suivre des « thérapies de conversion ». Il s’agit de détourner les jeunes homosexuels de ce péché suprême qui consiste à aimer une personne du même sexe que le sien… En somme, tout le contraire de ce à quoi invite le titre du beau film de Desiree Akhavan, Come as you are (« viens comme tu es »). Au début des années 1990, après avoir été surprise en train d’embrasser la fille dont elle est secrètement amoureuse, Cameron Post (Chloë Grace Moretz) est envoyée dans un de ces camps, au beau milieu de la Pennsylvanie, afin de la voir « guérir ». Alors qu’elle arrive à un moment charnière de son existence, lorsque gagner en maturité passe par l’affirmation de son identité sexuelle, l’héroïne entre rapidement en conflit avec la thérapie qu’on cherche à lui imposer, décidée à vivre et à aimer librement.

Après Appropriate behaviour en 2014, qui traitait de l’acceptation de la bisexualité, la cinéaste irano-américaine poursuit l’exploration de son thème privilégié avec ce deuxième film, grand prix du jury à Sundance cette année. Le récit, progressant avec intensité et délicatesse, interroge le sujet sous différents angles à travers les portraits des pensionnaires de l’établissement, des résistants révoltés en passant par les convaincus d’avoir fauté, jusqu’à la remise en question des dirigeants de l’établissement (qui sont souvent des fondamentalistes chrétiens). La violence psychologique est lourde – ces conversions forcées amènent littéralement à la haine de soi – mais le sujet est traité avec autant de gravité que d’humour. L’essentiel de l’émotion provient du formidable trio d’acteurs, avec Sasha Lane, vue dans American Honey, et Forrest Goodluck (The Revenant), qui incarne un jeune amérindien se définissant comme « winkte », c’est-à-dire que son esprit masculin a été tué par un esprit féminin. Et bien sur Chloë Grace Moretz, actrice montante d’Hollywood depuis une dizaine d’années (Dark Shadows, Hugo Cabret), à l’aise dans chaque univers cinématographique qu’elle rencontre. Elle incarne ici, avec croyance et naturel, un combat nécessaire pour la tolérance. Un cas particulier qui résonne tout de suite avec l’universel.

Come as you are, the miseducation of Cameron Post / De Desiree Akhavan / Avec Chloë Grace Moretz, Sasha Lane, Forrest Goodluck / Etats-Unis / 1h31 / Sortie le 18 juillet 2018.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :