En choisissant d’attribuer la Palme d’or à Titane de Julia Ducournau, le jury du 74e festival de Cannes a misé sur une proposition audacieuse qui ne nous a toutefois pas convaincus. Mais nous avons fait d’autres belles découvertes durant le festival, dont voici un tour d’horizon.
Le festival La Fête du court métrage, qui se tient en ligne du 24 au 30 mars, donne gratuitement accès à plus de 150 films courts. Sa sélection éclectique, subdivisée en de multiples catégories, offre une « galaxie » (selon les termes du festival) de films de tous genres et origines, pour tous les goûts et tous les publics.
Si la tenue du festival de Cannes avait été espérée jusqu’au bout par Thierry Frémaux, Pierre Lescure et les cinéphiles les plus optimistes, il a fallu se rendre à l’évidence : le festival n’aura pas lieu. Il s’agit d’une circonstance inédite dans l’histoire du festival. Il y a bien eu la première édition avortée de 1939, et celle interrompue de 1968, mais cette édition 2020 ne pouvait rien contre un contexte mondial tout autant exceptionnel. Le festival n’a cependant pas dit son dernier mot.
Cela fait déjà 24 ans que le cinéma l’Arlequin, situé au cœur du 6e arrondissement de Paris, est devenu un rendez-vous incontournable pour découvrir le cinéma allemand à travers des films inédits. Durant une semaine, une douzaine de longs-métrages sont projetés, dont beaucoup ont été aperçus dans les sections parallèles du festival de Berlin. L’éducation (Benni), la religion musulmane (Oray), le mariage forcé (Juste une femme), le poids des crimes de guerre dans le présent (L’Affaire Collini), les films aux thèmes ancrés dans la société allemande prédominaient, donnant à lire, avec plus ou moins de réussite, un certain état d’esprit de la création contemporaine outre-Rhin. Et cela devient si rare qu’il faut le saluer : les séances sont précédées par des courts-métrage, formats dans lesquels résident, souvent, le plus d’inventivité.