Tempête

Près de dix ans après Jappeloup, Christian Duguay renoue avec l’univers hippique pour un mélodrame familial au style ampoulé. Tempête suit le parcours de Zoé : née dans le haras de ses parents, en même temps que la jument Belle-Intrigante, la jeune fille ne rêve que d’une chose, devenir jockey. Tout bascule un soir d’orage, au cours duquel – le très subtilement nommé – Tempête, poulain de Belle-Intrigante, piétine Zoé. Devenue paraplégique, elle doit apprendre à vivre son rêve autrement.

Adaptation du roman Tempête au haras, le film pèche par excès de romanesque et de symbolisme parfois lourdaud. La naissance simultanée de Zoé et de Belle-Intrigante dans la séquence d’ouverture en est symptomatique. Malgré le jeu convaincant des acteurs, la double naissance qui surligne les correspondances à venir entre l’animal et la jeune fille a quelque chose de grotesque. Sans grand style visuel et sonore, le film souffre des ralentis et des fondus trop systématiques, ainsi que de l’omniprésence de la musique qui prend en otage le spectateur.

Tempête semble parfois dépassé par l’ambition qu’il s’est fixé, celle de croiser drame psychologique et film sportif. Reste que Christian Duguay sait filmer les chevaux : les courses hippiques qui jalonnent le film happent le spectateur malgré le faux suspense qui les entoure. Quant à Mélanie Laurent, Pio Marmaï et Carmen Kassovitz, ils donnent vie à une famille crédible à l’écran dans une fresque qui rappelle L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux. Un film de Noël, tous publics et peu exigeant.

Tempête / De Christian Duguay / Avec Mélanie Laurent, Pio Marmaï, Kacey Mottet-Klein, Carmen Kassovitz, / France / 1h49 / Sortie le 21 décembre 2022.