Dune : Deuxième partie

Actuellement au cinéma

© Warner Bros. Entertainment Inc.

La tâche était lourde, écrasante pour Denis Villeneuve que de faire renaître à l’écran l’univers foisonnant de Franck Herbert, aux complexes intrications politiques et mystiques. Malgré son air de film d’exposition, la faute à un découpage industriel en deux volumes, et sa nature dissonante, aux velléités introspectives couplées à des ambitions esthétiques d’envergure, toutes deux étouffées par les contraintes d’efficience narratives inhérentes au projet, Dune : Première partie illustrait déjà sa pleine saisie des conflits essentiels du roman. Le heurt entre deux cultures, deux rapports au monde qu’expérimente Paul Atréides, et son dilemme identitaire, happé par le désert auprès des Fremen, rattrapé par son héritage, appelé, enfin, à un destin transcendant.

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Rencontre avec : Timm Kröger

© Heike Blenk

Après un film d’études sélectionné à la Semaine de la Critique à Venise, Timm Kröger était l’année dernière de retour au festival italien mais, cette fois, en compétition. Il propose avec Universal Theory un film noir vertigineux, teinté d’humour et truffé de références…

Peux-tu nous en dire un peu plus sur la genèse du projet ? Avais-tu déjà un certain intérêt pour les mathématiques et la physique ou est-ce venu lors des recherches pour le film ?

Je vais essayer d’être concis ! Je crois que j’avais déjà un fort intérêt pour les maths et la physique lorsque j’étais adolescent. Mais c’était surtout engendré par des films hollywoodiens qui n’en parlaient pas très sérieusement, comme Good Will Hunting ou A Beautiful Mind. En devenant cinéaste, j’ai ensuite oublié un peu tout ça car on vous apprend à vous concentrer sur la part moins rationnelle de votre conscience pour faire des films – c’est une façon un peu courtoise de dire que j’ai senti mon cerveau un peu dépérir en école de cinéma ! (rires). Il y a 11 ans, j’ai fait un film qui s’appelait The Council of Birds et qui se déroulait en 1929. C’est après l’avoir réalisé que nous avons décidé de faire une trilogie de films, pour couvrir en partie l’histoire du 20ème siècle. Le premier traite de la fin de l’ère de la musique romantique et de la forêt allemande, des idées musicales qui flottaient dans l’air à cette époque. Et, de façon organique, c’est ce premier film qui m’a mené au deuxième. J’ai voulu qu’il soit sur les années 60 mais je ne savais pas encore sur quoi précisément jusqu’à ce que je pense au titre : Die Theorie von Allem. En allemand ça veut dire très littéralement la Théorie de tout. Une fois que j’ai eu ce titre, j’ai compris que ça allait se passer en 1962, dans les montagnes suisses, avec un physicien, du ski et un sombre secret caché dans un hôtel…

Tout cela t’est simplement venu à partir du titre ?

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Universal Theory

Actuellement au cinéma

© UFO Distribution

Dans Universal Theory («La théorie du tout»), Timm Kröger parvient à réaliser un film sur ce qu’il y a d’universel dans le cinéma : ces petits riens et ces grands tout qui ont fait ses beaux jours et qui garantissent ses succès à venir. Il y a effectivement en Universal Theory, un film noir exemplaire, qui rend hommage autant qu’il innove. 

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The Pod Generation

Au cinéma le 25 octobre 2023

© Jour2fête Distribution

La science-fiction n’est que la projection de nos espoirs et craintes vers un futur chaque jour plus incertain. De par son potentiel à générer des images fortes, qu’elles soient des croques mitaines robotiques du futur ou des monolithes noirs plus âgés que l’humanité, le genre a trouvé de beaux classiques au cinéma, si bien qu’il est difficile aujourd’hui de proposer des expériences nouvelles, aux idées fortes, sans tomber dans le sensationnalisme bas de gamme. La réalisatrice Sophie Barthes nous présente à son tour son high-concept cauchemardesque : une grossesse décharnée et accueillie à bras ouverts.

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The Creator

Au cinéma le 27 septembre 2023

©20th Century Studios

En 2065, les Intelligences Artificielles peuplent le monde et sont au cœur d’une guerre entre les États-Unis, meurtris par une attaque nucléaire, et la Nouvelle-Asie, havre pour cette nouvelle population non-humaine. Les victimes sont nombreuses, parmi lesquelles la femme enceinte de l’américain Joshua Taylor (John David Washington) qui se retrouve embrigadé dans un commando d’élite pour infiltrer la Nouvelle-Asie et détruire une arme secrète. Fermement persuadé que les IA ne pourront jamais être humaines, Joshua découvre que la cible est Alphie (Madeleine Yuna Voyles), enfant-robot cherchant à retrouver sa mère.

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La réalité de l’image selon Cronenberg : Vidéodrome et eXistenZ

Rétrospective David Cronenberg

Max Renn (James Woods), captivé par l’image de Nicki Brand (Debbie Harry) sur Vidéodrome © S.N. Prodis

S’il est bien sûr reconnu comme l’éminent cinéaste du corps et de ce qui y grouille à l’intérieur, s’il est l’initiateur de ce que les commentateurs ont nommé le « body horror », ce sous genre de l’horreur qui se saisit du corps comme principal objet filmique, soumis à des transformations et de multiples transgressions, Cronenberg s’est toujours et tout autant penché sur les qualités de l’esprit, de la psyché et de l’impalpable. En témoigne l’empreinte de la psychanalyse sur ses récits, au point d’apparaître au grand jour comme jamais auparavant dans A Dangerous Method (2011), qui relate les balbutiements de cette science au début du XXème siècle. Ses films bâtissent également des univers mentaux gouvernés par une logique du fantasme, comme dans Le Festin nu (1991) où, fidèle à l’imaginaire chaotique et foisonnant de Burroughs, la réalité de Bill Lee se dissout dans un flux d’hallucinations provoqué par l’inoculation d’une poudre anti cafards. Un schéma narratif similaire se retrouve dans Vidéodrome (1983) et eXistenZ (1999), bien que l’objet causal de l’égarement psychique et perceptif des personnages y soit d’une toute autre nature.

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RoboCop

Rétrospective Paul Verhoeven

Miguel Ferrer et Peter Weller dans « RoboCop » – © Metro-Goldwyn-Mayer – 1987

Si Die Hard, sorti en 1988, est à voir comme les funérailles du héros reaganien, RoboCop, sorti un an avant, fut rétroactivement l’un des premiers clous de son cercueil. Le deuxième film américain de Paul Verhoeven porte déjà la marque d’un regard puissant et aiguisé, celui d’un auteur qui parvient à mêler divertissement hollywoodien et critique de la société capitaliste.

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Proxima

Au cinéma le 27 novembre 2019

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Eva Green et Zélie Boulant-Lemesle dans Proxima d’Alice Winocour ©Pathé

Sarah fait partie des trois astronautes choisis pour partir en mission d’un an, en vue d’un voyage sur Mars. Elle s’entraine ardemment à l’approche de son départ, événement tant attendu bien que source d’inquiétude. Si elle est une astronaute expérimentée, qui impressionne ses collègues masculins au cours de leur préparation physique, elle est aussi une mère qui a peur de quitter sa fille.

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Ad Astra

Au cinéma le 18 septembre 2019

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Brad Pitt, astronaute en partance pour les confins du système solaire ©Twentieth Century Fox

Dans un futur proche, fait « d’espoirs et de conflits », l’astronaute Roy McBride (Brad Pitt) est convoqué par ses supérieurs pour une mission classée secrète : afin d’empêcher la multiplication d’explosions qui menacent la Terre, il doit se rendre aux confins du système solaire, au niveau de Neptune, d’où proviendraient les incidents cosmiques. Là-bas, il devra aussi envoyer un message vers le vaisseau du « Projet Lima » où son père (Tommy Lee Jones) a disparu seize ans plus tôt alors qu’il cherchait à vérifier l’existence d’une vie extraterrestre.

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