Eiffel

Les débats autour de la création de la tour Eiffel sont presque aussi connus que le monument lui-même : ce ne fut pas une mince affaire pour Gustave Eiffel de parvenir à imposer son projet, sa folie, de dépasser une à une les problématiques matérielles et les contestations. Las de se concentrer sur l’aspect politique et technique de la construction, ce biopic romancé préfère s’attarder sur une histoire d’amour avec une imagerie illustrative.

La vérité derrière le mythe. On pourrait résumer Eiffel à cette phrase publicitaire pour comprendre ce qui semble en avoir motivé la réalisation : revisiter un grand épisode du passé pour en tirer une matière romanesque visant le grand spectacle. Le couple qu’incarne Romain Duris et Emma Mackey est convaincant malgré l’invraisemblance de sa différence d’âge – on a du mal à imaginer que leur première histoire remonte à un amour de jeunesse. Mais cette histoire, justement, est-elle si intéressante ? On peut en douter à côté du matériau historique à la portée du scénario, l’érection de la tour donnant lieu au mieux à un vertige vers la fin du film. La romance prend le pas sur tous les autres enjeux à grand renfort de flashbacks, délaissant le sujet principal pour le résumer à l’idée que la tour serait une manifestation de l’amour de l’ingénieur pour une femme portant le nom d’Adrienne Bourgès, et dont la première lettre du prénom aurait donné à la tour sa forme. Tout s’explique !

Il ne faut s’attendre à rien d’autre qu’à un film qui n’a d’ambitieux que les moyens mis à sa disposition et la superficie de ses fonds verts. À sa tête, Martin Bourboulon, réalisateur des amusantes comédies Papa ou Maman (1 et 2) prépare désormais un diptyque sur Les Trois mousquetaires…

Eiffel / De Martin Bourboulon / Avec Romain Duris, Emma Mackey, Pierre Deladonchamps / France – Allemagne / 1h49 / Sortie le 13 octobre 2021.