Wicked : For Good

Actuellement au cinéma

© Universal Pictures

Retour à la cité d’Émeraude : après avoir découvert la supercherie du magicien d’Oz, Elphaba défie la gravité et part se réfugier dans des contrées plus éloignées, à l’Ouest… Alors que le premier opus mettait en avant un message politique certes louable mais aussi éculé, le second se construit autour d’un enjeu narratif plus spécifique : la désinformation. Le propos – naïf mais nécessaire – demeure le même : ne pas se fier aux apparences. Cependant, dans ce volet, son exploitation gagne en densité.

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Running Man

Actuellement au cinéma

© Paramount Pictures

Comment fabriquer un héros d’action en 2025 ? C’est la question que pose ce Running Man revisité par Edgar Wright, trente-huit ans après une première adaptation kitsch et musclée par Paul Michael Glaser, quarante-trois ans après l’œuvre originale de Stephen King. Signé Richard Bachman, alias généralement réservé à ses fictions ancrées dans le réel les plus désespérées, le roman paraissait dans un contexte bien particulier : après une décennie 1970 marquée par la désillusion, le peuple américain retrouvait la foi en ses institutions en catapultant une star de cinéma à la Maison Blanche. L’accession à la présidence de Ronald Reagan en 1981 faisait entrer de plein pied les États-Unis dans le règne de l’image : qu’importe le fond, pourvu que la forme soit suffisamment séduisante pour nous rallier à sa cause. Dans cette nouvelle ère, le cinéma se faisait le vecteur de récits triomphalistes fallacieux, menés par des corps masculins sculptés par le bodybuilding et les stéroïdes, eux-mêmes devenus pures surfaces.

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La rumeur

San Sebastián International Film Festival 2025

© 1961 Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. 

Lorsque Lillian Hellman, à qui le festival de San Sebastián dédie une rétrospective, écrit La rumeur, représenter ou faire allusion à l’homosexualité sur scène est illégal dans l’État de New York. Le réception critique et publique de sa pièce lui permet de braver cette interdiction et de monter l’œuvre à Broadway. En 1936, William Wyler en tourne une version. Mais sous le Code Hays, l’objet de la rumeur (l’homosexualité des deux professeures) est transformée en tromperie hétérosexuelle. C’est seulement en 1961 que Wyler pourra réaliser une nouvelle adaptation et un remake de son propre film, reprenant cette fois les thèmes originels de l’œuvre d’Hellman. 

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Nuremberg

San Sebastián International Film Festival 2025

© Scott Garfield

Dans Nuremberg, James Vanderbilt retrace les événements qui mènent au procès historique. Ce qui intéresse principalement le cinéaste ce sont les échanges (fictifs) entre les prisonniers nazis et un psychiatre envoyé par l’armée américaine pour étudier leur comportement et éviter toute tentative de suicide. Un programme alléchant que Nuremberg réduit rapidement et efficacement à néant. 

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Le cri des gardes

San Sebastian International Film Festival 2025

© Les films du Losange

Dans Le cri des gardes, Claire Denis adapte le Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès. Les quelques idées formelles que la cinéaste propose relèvent d’avantage de la scénographie que de la mise en scène. Si le théâtre de Koltès est éprouvant, Le cri des gardes l’est aussi, mais dans un autre registre. 

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Limonov, la ballade

Actuellement au cinéma

©  Pathé Films

Qui de mieux que Kirill Serebrennikov pour mettre en scène un homme au bord de la folie ? Plutôt que de s’enliser sur les sentiers rebattus du biopic traditionnel pour évoquer la vie d’Edouard Limonov, Serebrennikov emprunte un chemin de traverse par lequel il construit un portrait parcellaire et protéiforme. Guidé par une énergie punk, le cinéaste signe une ballade libre, fidèle à son acception poétique et qui puise dans cet art son esthétique surréaliste marquée par une utilisation inspirée et fascinante du collage d’images et de sons, du rythme et de la collision de différents régimes d’images.

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Emmanuelle

Actuellement au cinéma

© Pathé Films

En 1974, Just Jaeckin adapte Emmanuelle, le roman d’Emmanuelle Arsan. Il fait de son héroïne une jeune cruche craquante, qui n’a d’autres désirs que de satisfaire ceux des hommes. Sous couvert de réflexions philosophiques (entre deux scènes de viol, Alain Cuny disserte sur la différence entre sexe et érotisme), le film propose un univers fantasque où tout n’est que fantasme. En 1974, on jouit de tout, avec tout et sur tout. 

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Le Comte de Monte Cristo

Actuellement au cinéma

© Pathé

Après le pénible Asterix et Obélix : L’Empire du Milieu (Guillaume Canet, 2023) et la réception en demie teinte du diptyque Les Trois Mousquetaires (Martin Bourboulon, 2023), Jérôme Seydoux et les studios Pathé poursuivent leur entreprise de réhabilitation du film à grand spectacle hexagonal, avec cette nouvelle adaptation du classique d’Alexandre Dumas. Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, déjà scénaristes des aventures de D’Artagnan et Milady, se voient confier la réalisation et affichent une ambition inchangée : bâtir une fresque ample et romanesque sur un socle culturel patrimonial à même de mobiliser massivement le public estival dans les salles obscures.

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Alice

Actuellement au cinéma

© Malavida

Près de vingt ans après Valérie au pays des merveilles, pépite surréaliste de la nouvelle vague tchécoslovaque explorant l’éveil à la sexualité d’une jeune fille, Jan Švankmajer se réapproprie le roman de Lewis Carroll avec le sobrement intitulé Alice. En 1988, le cinéaste avait jusqu’alors fondé sa réputation sur des courts-métrages délirants projetés dans des festivals du monde entier. Ce premier long-métrage aux ambitions hybrides multiplie les expérimentations formelles.

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Sunset Boulevard

The Savoy Theatre

© Marc Brenner

Sunset Boulevard est l’une des comédies musicales d’Andrew Lloyd Webber les moins connues, au profit de Cats ou de Phantom of the Opera. Pourtant, l’adaptation du film de Billy Wilder n’a rien à envier aux autres œuvres du compositeur. En conséquence, l’avantage qu’elle possède sur celles-ci est que, plus rarement jouée, elle est sujette à des mises en scène précieuses et radicalement différentes les unes des autres. Cette année, c’est Jamie Lloyd et sa compagnie qui s’en emparent et offrent à Sunset Boulevard une renaissance triomphale.

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