Rencontre avec : Hirokazu Kore-eda

© Louise Levasseur

Depuis le superbe Une Affaire de Famille, le cinéaste Hirokazu Kore-Eda a choisi de décentrer son intrigue du Japon. Dans La Vérité, il nous place aux côtés d’une famille profondément dysfonctionnelle mais touchante, dont Catherine Deneuve est le cœur, et les nerfs. Cette année, direction la Corée du Sud en compagnie de Song Kang-Ho (récompensé par le prix d’interprétation à Cannes en mai dernier), chef d’une famille recomposée ou plutôt, recousue. Entre chronique familiale et road-movie, Les Bonnes étoiles est un film dans lequel l’humour n’a d’égal que la tendresse.

Votre œuvre est innervée par le motif de la famille, chacun de vos films proposant une variation sur ce thème central, avez-vous toujours le sentiment qu’il y a davantage à explorer sur ce sujet ? Qu’il reste encore quelque chose que vous n’avez pas cerné au milieu du nœud de complexité qui lui est inhérent ?

À vrai dire, je n’ai jamais le sentiment de faire la même chose, ou bien de faire un film sur la famille à proprement parler. Je ne fais jamais un film pour répondre à la question « qu’est ce que famille ? ». Je crois plutôt que la famille est le réceptacle, le socle à partir duquel je pars pour raconter d’autres histoires. Bien sûr, ces questions ont surtout commencé à me travailler quand je suis moi-même devenu père, c’est à ce moment-là que j’ai réalisé Tel père, tel fils. Dans les films antérieurs à celui-ci, j’avais pour habitude de prendre le point de vue de l’enfant et à partir du moment où je suis devenu père et j’ai perdu mes parents, mon regard à évolué. Même quand on traite d’un thème identique, notre perception et la façon dont on s’approprie ces questionnements changent. J’ai comme l’impression d’avoir comme une grande boîte avec des petits jeux de construction à l’intérieur qui, à force de s’assembler, dessinent une forme, mais au départ je ne sais jamais ce que ça va donner. Il y a toujours des découvertes. L’intention du film, je ne la découvre qu’en le faisant et c’est ce qui me permet de rester toujours autant impliqué et intéressé par ce que je fais. C’est ce qui me motive à continuer. Quand ma place dans la famille changera à nouveau, probablement que mon regard changera encore.

Les différentes personnes avec lesquelles vous tournez forment également une famille, dont vous êtes le noyau. Vous dîtes d’ailleurs que certains de vos films vous ressemblent, et que d’autres ressemblent à des membres de votre équipe. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur les dynamiques de travail au sein de cette famille de cinéma ?

Continuer à lire … « Rencontre avec : Hirokazu Kore-eda »

Inu-Oh

Au cinéma le 23 novembre 2022

© Star Invest Films France

Jimmy Hendrix chanté en japonais, joué avec un biwa et dansé en yukata, c’est le pari fou de ce film à mi-chemin entre le conte et l’opéra rock. Inu-Oh embarque le spectateur dans une épopée de couleurs, de sons et d’histoires dont on ressort ébloui. Ce nouveau film de Masaaki Yuasa (Mind Games, Ping Pong, Devilman Crybaby)est une véritable bombe en constante réinvention qui explose toutes les contraintes cinématographiques et historiques, avec la désinvolture intelligente d’un réalisateur au sommet de son art.

Continuer à lire … « Inu-Oh »

Dark Water

Rétrospective J-Horror

© The Jokers / Les Bookmakers

Bientôt vingt ans que Dark Water est sorti en salle, bien qu’il soit empreint de l’esthétique si particulière des films d’horreur des années 2000, le long-métrage d’Hideo Nakata n’a que peu perdu de sa fraîcheur.

Continuer à lire … « Dark Water »

Audition

Rétrospective J-Horror

© The Jokers / Les Bookmakers

Un producteur de cinéma veuf organise de fausses auditions pour trouver une nouvelle compagne. Le synopsis d’Audition ressemblerait à première vue plus à celui d’une comédie que d’un film d’horreur. C’est bien ce rapport extrême aux contrastes de ton qui frappe dans le film de Takashi Miike. Le cinéaste transforme sans concession l’humour en épouvante et bâtit un film en miroirs.

Continuer à lire … « Audition »

Ring

Rétrospective J-Horror

© The Jokers / Les Bookmakers

Troisième film du réalisateur Hideo Nakata, Ring n’est ni son premier ni son dernier film d’horreur. Suivant la trajectoire lancée par Curse, Death and Spirit (1992) et Le spectre de l’actrice (1996), qui influença grandement les choix créatifs du réalisateur pour Ring, son premier grand film d’horreur ressort aujourd’hui, faisant découvrir à une nouvelle génération l’immense talent d’Hideo Nakata.

Continuer à lire … « Ring »